Résultats de l’enquête saisonnière Express
Cette enquête à été effectuée durant le FIMM, auprès de134 visiteurs choisis de manière aléatoire. Elle a été réalisée par 10 enquêteurs aux profils socioprofessionnels divers.
Dans un lieu où se tiennent à la fois le FFS et le FIMM (20 ans) notre intention était de questionner les visiteurs sur les représentations qu’ils se font des saisonniers et de restituer cette enquête express au cours du FSS en présence de la presse et des élus.
1. Logement :
Pensez vous qu’il soit légitime que les saisonniers soient logés par leurs employeurs ?
87 % répondent oui
11 % disent qu’ils doivent être pris partiellement en charge entre 25 et 75%
Seulement 2 % des interviewés considèrent que le logement doit être exclusivement à la charge du saisonnier.
Cela signifie, dans la représentation des interviewés que l’employeur est perçu comme le responsable du logement des salariés qu’ils emploient hors du bassin d’emploi.
Il eut été intéressant d’interroger la responsabilité partagée des employeurs et des collectivités sur la responsabilité du logement des saisonniers.
2. Transports :
Pensez-vous que les transports des saisonniers doivent être à la charge des employeurs ? 52% disent oui 8% à 50% 40% disent non
Ainsi, 60 % des interviewés considèrent que les employeurs doivent assumer toute ou partie du coût des transports.
3. Selon vous, le CDD saisonniers permet-il de bénéficier de la prime de fin de contrat ? 61% oui 39% savent que ça n’ouvre pas
Pour 60 % le CDD saisonnier est un CCD comme les autres qui doit ouvrir le droit à une prime de précarité.
4. Selon vous combien de saisonniers n’ont pas de contrat de travail déclarés ?
10% pensent que 5% des saisonniers n’ont pas de contrat
21% pensent qu’ils sont 10% à ne pas en avoir
24% pensent qu’ils sont 20%
Et 45% qu’ils sont encore plus nombreux à ne pas avoir de contrats de travail
Ces résultats sont alarmants en termes de représentation. La brutalité du traitement u salariat saisonnier est intégrée dans les représentions comme une norme. Comment ne pas faire rimer précarité et saisonnalité ?
5.Selon vous combien n’ont pas leurs heures supplémentaires payées par leur employeur
3% pensent que 5% des saisonniers n’ont pas les heures sup’ payées
13% pensent qu’ils sont 10%
29% pensent qu’ils sont 25%
54% qu’ils sont encore plus nombreux
Le pourcentage élevé de ceux qui pensent que les heures supplémentaires effectuées ne sont pas payées rejoint la représentation qu’ils ont sur l’ampleur du travail non déclaré.
6. Selon vous les saisonniers fidélisés chez leur employeur depuis plusieurs années devraient-ils bénéficier d’une clause de reconduction de leur contrat de travail ?
93% pensent qu’ils devraient bénéficier d’une reconduction de leur contrat
7% y sont opposés
C’est un plébiscite pour la clause de reconduction visant à sécuriser un salariat que l’on considère par ailleurs comme maltraité (voir 4 et 5)
7. Pensez-vous qu’un saisonnier fidélisé choisi d’être saisonnier ou préférerait-il un emploi stable ?
40% pensent que les saisonniers préféreraient avoir un emploi stable
44% pensent qu’être saisonniers, c’est un choix
16% moitié/moitié
C’est une représentation qui tient compte de l’hétérogénéité connue du salariat saisonnier dans une région marquée par les saisonniers météores (3500 saisonniers arrivent en début de saison à val d’Isère…) et la pluriactivité. Le chômage de masse contribue à une modification de la représentation que l’opinion se fait du possible choix ou de la contrainte.