Il aura fallu la mort tragique d'un jeune homme de 21 ans pour qu'enfin le dialogue s'ouvre avec les opposants au barrage de Sivens. Une réunion est prévue mardi 4 novembre au ministère de l'écologie.
Le Mouvement de la Paix dénonce cet acte d'une extrême gravité, inacceptable.
Le collectif de défense de la zone humide qui souhaitait un vrai débat public s'est heurté à un mur. L'enquête d'utilité publique qui valide la parole citoyenne du collectif du Testet a fait ressortir une majorité d'avis négatifs.
La mobilisation pacifique contre le projet défendu becs et ongles par une majorité des élus du conseil général du Tarn, sous la pression de puissants lobbies, s'est transformée en champ de guerre.
Les nombreux témoignages ont dénoncé une violence démesurée des forces de l'ordre, faisant pleuvoir sur les manifestants tirs de Flash-Ball et grenades, en tirs tendus et sans sommation, utilisant des grenades offensives véritables armes de guerre.
La mort de Rémi fait suite à une logique de violence enclenchée depuis plus de deux mois par les forces de l'ordre qui a permis l'intrusion de nouveaux manifestants plus radicaux pour en découdre. Pourtant, les militants, les associations n'ont cessé d'alerter sur le comportement des forces de l'ordre.
Le refus de prendre en compte la parole citoyenne, l'intransigeance d'élus qui de l'échelon local jusqu'au sommet de l'état prétendent détenir à eux seuls la « bonne décision » creuse encore plus la fracture démocratique qui gangrène notre société.
Le Mouvement de la Paix qui tiendra congrès national du 7 au 9 novembre prochain à l'Université Paul Sabatier de Toulouse où Rémi poursuivait ses études tient à exprimer à sa famille, ses condoléances et toute sa compassion.
La Culture de Paix et de la non-violence qui est le socle de notre orientation est un moyen essentiel pour empêcher les guerres, un vecteur de justice sociale et de dialogue permanent. Il est urgent que chacun -citoyen, organisation, institution- s'en empare.
Le Mouvement de la Paix
Saint-Ouen, le 2 novembre 2014