AFP PHOTO/ SAID KHATIB
C'est à Gap le quatrième rassemblement, c'est le deuxième à Briançon et Laragne et le premier à Embrun et Veynes. C'est sans doute la première fois qu'une mobilisation sociale s'exprime simultanément dans cinq lieux de notre département. Merci à toutes les organisations du "collectif 05 pour une Paix juste et durable au Proche-Orient" de le permettre.
Nous sommes ici rassemblés car nous sommes des citoyens qui viennent pacifiquement exprimer ce que nous ressentons et ce que nous demandons.
Le bombardement intensif de Gaza depuis le 9 juillet a causé la mort de plus de 1800 Palestiniens civils en majorité et fait plus de 8000 blessés. Les infrastructures nécessaires à la vie quotidienne des Palestiniens sont systématiquement détruites (écoles, hôpitaux, centrale électrique...)
En commençant je voudrais rappeler ce qu'est la bande de Gaza
- Environ 40 km de long et 10 km de large.
- Les frontières terrestres sont totalement fermées par l'Egypte et Israël.
- Israël contrôle la frontière maritime et l'espace aérien qui sont eux aussi totalement fermés.
- Dans cet espace clos il y a environ 1,8 millions d'habitants.
C'est la vallée de la Durance entre La Saulce et Sisteron avec la population de la ville de Gap à chaque kilomètre.
Il n'est donc pas étonnant que la majorité des tués et des blessés soient des civils. Pour eux aucun refuge n'est sûr, même des hôpitaux et des écoles de l'ONU ont été bombardés. Beaucoup d'entre nous ont vu Chris Gunnes, le porte-parole de l'agence de l'ONU à Gaza, incapable de retenir ses larmes pendant une interview.
Je le cite : " L'UNRWA est débordée à Gaza, nous avons atteint un point de rupture. Nos employés sont tués, nos abris sont bondés de réfugiés. Nous avons pris en charge 225 000 personnes déplacées dans 86 abris. Les droits des Palestiniens y compris des enfants sont totalement bafoués. C'est épouvantable."
Notre première demande est donc celle d'un cessez-le-feu immédiat pour permettre aux populations de la région de sortir de la terreur actuelle. Nous demandons à la France de faire entendre sa voix, celle des droits de l'homme, celle de la justice, celle du droit international. Nous demandons à la France d'agir en utilisant tous les moyens dont elle dispose, de la diplomatie aux contraintes économiques. L'armée israélienne doit se retirer de la bande de Gaza et le blocus illégal de Gaza doit être levé. Nous soutenons la demande de Mahmoud Habbas d'une force internationale de protection des populations.
Mais l'arrêt des combats ne doit pas être un retour à la situation antérieure qui voit la Palestine se couvrir de colonies chaque jour plus nombreuses et plus peuplées.
Commencées après les accords d'Oslo, les négociations entre Israéliens et Palestiniens durent depuis 21 années. Les négociations n'ont pas avancé mais dans la même période le nombre de colons est passé de 270 000 à 520 000. Le droit des Israéliens d'avoir un état ne peut conduire à nier par tous les moyens ce même droit pour les Palestiniens.
Notre deuxième demande est l'arrêt immédiat de la colonisation. Là encore nous demandons au gouvernement français de se prononcer pour des sanctions immédiates contre l'état d'Israël jusqu'au respect par cet état du droit international. Les résolutions de l'ONU sur la Palestine sont nombreuses
et souvent positives. Pourquoi ne sont-elles pas suivies d'effets, pourquoi notre pays reste-t-il silencieux face à cette négation du droit?
C'est l'ONU qui a divisé la Palestine en 1947. L'état d'Israël existe depuis 1948 et il est entré à l'ONU en 1949.
Notre troisième demande est la reconnaissance par l'ONU de l'état de Palestine à côté de l'état d'Israël, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-est pour capitale.
Pour terminer je voudrais rappeler l'ensemble des revendications qui nous rassemblent :
Nous demandons que la France agisse :
Pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza
Pour le retrait sans conditions de l'armée israélienne de la bande de Gaza
Pour la levée du blocus illégal de Gaza
Pour l'arrêt immédiat de la colonisation
Pour des sanctions immédiates contre l'état d'Israël - notamment la suspension des accords économiques entre l'Union Européenne et Israël - jusqu'au respect par cet état du droit international.
Pour le soutien à la demande de Mahmoud Habbas d'une force internationale de protection des populations
Pour la reconnaissance à l'ONU de l'état de Palestine aux côtés de l'état d'Israël, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem Est pour capitale
Mardi 5 août 2014
Intervention commune au nom du Collectif 05 pour une Paix juste et durable au Proche-Orient
(AFPS – CCFD - CGT – CFDT – E’Changeons le Monde - EELV – Ensemble - FSU - Le Mouvement de la Paix – M’PEP – NPA – PCF – Solidaires)