c'est un scénario bien connu : chaque fois que l’État d’Israël se trouve en difficulté sur le plan diplomatique, il multiplie les provocations et les exactions sur le terrain, et se lance dans des actes de guerre qu’il qualifie de représailles.
Après la formation du gouvernement palestinien de réconciliation nationale le 2 juin, et sa reconnaissance par de nombreux pays dont la France, l’Union Européenne et les États-Unis, il n’a fallu que 10 jours au pouvoir israélien pour lancer une attaque de grande ampleur sur l’ensemble de la Cisjordanie, emprisonner plus de 600 personnes dont une dizaine de députés et de nombreux enfants, tuer de sang-froid 9 personnes et saccager les habitations, tout en bombardant la Bande de Gaza tout spécialement pendant la nuit du 9 au 10 juillet. La nouvelle de l’assassinat des trois jeunes colons qui avaient été enlevés dans une zone contrôlée par Israël, assassinat que nous condamnons et qui n'a été revendiqué par personne, a été suivie par des appels à la haine, la terreur contre la population palestinienne et l’horrible assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif par des colons.
L’État d’Israël a délibérément affaibli les partisans d’une union nationale palestinienne, qui est pourtant la condition essentielle de la recherche d’une paix négociée. Il a ainsi favorisé les tirs de roquette contre le territoire israélien qu’il fait mine de combattre. Il est maintenant, une fois de plus, engagé dans une guerre qui vise la population de Gaza, en même temps que la mise en miettes du processus palestinien de réconciliation nationale.
Nous nous élevons avec force contre l’argumentation israélienne d’une "réplique" aux tirs de roquettes, argumentation complaisamment reprise par une grande partie des media et malheureusement confortée par la dernière déclaration (8 juillet) du porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères, qui réserve le mot "condamne" aux seuls tirs de roquettes depuis Gaza. Alors que le gouvernement et la plupart des media restent muets sur les terribles conséquences pour la population de Gaza des bombardements menés par l’État d’Israël.
Il est temps que cessent ces opérations de terreur contre le peuple palestinien. Nous ne sommes pas devant un conflit symétrique, mais devant des attaques systématiques d’une puissance occupante contre la population qu’elle contrôle et colonise. Population qui n’a, de surcroît, aucun moyen de s’abriter de ces attaques. Les Palestiniens ont droit à une protection internationale, le Conseil de Sécurité de l’ONU doit être convoqué d’urgence pour en assurer les modalités. Et l’État d’Israël doit être clairement et fermement condamné pour ses attaques délibérées contre la population civile palestinienne. Ces attaques, dont le gouvernement israélien annonce encore l’intensification, doivent être arrêtées de toute urgence. Nous attendons du gouvernement français autre chose que son soutien inadmissible et sans condition à la politique israélienne. Nous appelons les media français à prendre leurs distances des informations officielles israéliennes, et à s’intéresser à l’enchaînement des événements, à la nature réelle des attaques israéliennes contre le territoire palestinien à Gaza et en Cisjordanie, et au sort de la population civile palestinienne qui doit subir sans défense et sans abri les attaques israéliennes.
Il faut stopper la nouvelle agression israélienne contre le peuple palestinien.
Le CA de l'AFPS 05