Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lettre de maires communistes à Benoît Hamon, ministre de l’Éducation Nationale Revenez sur la réforme des rythmes éducatif !

Premiers signataires :

Dominique Adenot, maire de Champigny-sur-Marne, président de l’ANECR, Alain Audoubert, maire de Vitry-sur-Seine, Pascal Beaudet, maire d’Aubervilliers, Françoise Baud, maire de Valenton, Marie-France Beaufils, maire de Saint-Pierre-des-Corps, Gaby Charroux, député maire de Martigues, Patrick Douet, maire de Bonneuil sur Marne, Patricia Fernandez-Pédinielli, maire de Port de Bouc, Pierre Gosnat, maire d’Ivry sur Seine, Michel Illac, maire d’Ensuès la Redonne, André Jullien, maire de la Bouilladisse, Georges Jullien, maire de Noves, Yves Mesnard, maire de Roquevaire, Pierre Mingaud, maire de La Penne sur Huveaune, André Molino, maire de Septèmes les Vallons, Claude Nowotny , maire de Thiers, Didier Paillard, maire de Saint-Denis, Patrick Pin, maire de Belcodène, Georges Rosso, maire de Le Rove, Patricia Tordjman, maire de Gentilly.

"Monsieur le Ministre,

Vous venez d’être nommé ministre de l’éducation nationale dans un contexte difficile pour la gauche. En répondant aux attentes populaires, en portant une refondation de l’école au service de la réussite de tous, vous pouvez donner un nouveau souffle à la gauche. Dès maintenant, vous pouvez faire un geste fort pour montrer que vous avez entendu la déception et la colère des enseignants, des parents et de l’ensemble des acteurs de l’éducation : revenez sur la réforme des rythmes éducatifs imposée par le précédent gouvernement.

Cette réforme ne permet pas de répondre aux aspirations de nos concitoyens à une éducation ambitieuse pour leurs enfants. Cette réforme n’est tout simplement pas une réforme de gauche.

En tant que maires, nous sommes confrontés aux difficultés et aux contradictions de cette réforme. Malgré l’engagement des habitants de nos communes, des élus, de l’ensemble des acteurs de l’éducation et du loisir éducatif nous ne pouvons trouver une manière satisfaisante de l’appliquer. C’est pourquoi nous vous demandons de ne pas nous en imposer l’application à la rentrée 2014. Le chantier de la réflexion sur les temps éducatifs doit être réouvert dans une clarification des spécificités et des fonctions de chaque espace, dans le dialogue et la négociation avec l’ensemble des acteurs concernés.

Nous en sommes convaincus, l’école de la réussite de tous doit se faire durant le temps scolaire obligatoire assuré par l’éducation nationale. C’est la condition de l’égalité sur tout le territoire national. Au contraire, la réforme des rythmes éducatifs favorise la territorialisation de l’éducation et porte en elle l’accroissement des inégalités entre les communes et donc entre les enfants du pays. Elle installe la confusion entre les missions du service public d’éducation nationale et celles du périscolaire, la concurrence entre les enseignants et les animateurs, au détriment de la qualité de l’éducation apportée à nos enfants.

Elle prétend œuvrer pour que tous les enfants aient accès à un loisir éducatif de qualité. C’est une belle ambition, mais que cette réforme ne permet en rien de réaliser. Elle fait en effet du temps périscolaire un substitut aux heures d’écoles supprimées par la droite. Or, les loisirs éducatifs sont un domaine spécifique, différent de l’éducation scolaire. Enseignant et animateur sont deux métiers distincts qui ne doivent pas être mis en concurrence. En outre, sur ce plan du loisir éducatif aussi, la réforme des rythmes entérine les inégalités entre les communes. D’autant qu’elle nous est imposée à l’heure où les collectivités ont de plus en plus de difficultés à établir leur budget pour faire face aux besoins et aux attentes d’une population touchée par la crise. Dans nos villes, nous agissons et continuerons à agir pour assurer à tous les enfants l’accès à un loisir éducatif de qualité et leur permettre de se construire dans un environnement culturel riche. Pour assurer l’égalité sur tout le territoire, c’est à l’État d’intervenir : à partir de ce que font déjà les communes, construisons ensemble un grand service public national déconcentré du loisir éducatif.

Depuis des mois, nous échangeons avec la population de nos villes sur cette réforme. Nous en retenons trois choses : le grand attachement de nos populations au caractère national de l’éducation scolaire et à la réussite de leurs enfants, leur « non de gauche » à la déstructuration libérale de l’éducation qu’on veut nous imposer, et la richesse de leurs propositions pour construire enfin l’école de la réussite de tous. Entendez-les !"

 

Les commentaires sont fermés.