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Ouvrir l'avenir

!cid_CDCD6EDEA91947339368FAC0DA13E1C9@PCClaude.pngUn débat est nécessaire pour prendre la bonne mesure de la situation. Quel avenir voulons-nous ? Quel avenir est possible ? Notre activité au quotidien dépend des réponses à ces questions.

Ces derniers jours, l'extrême-droite semblait, avec la droite, avoir marqué des points décisifs. Leur victoire à Brignoles n'est pas seulement une contribution à la respectabilité du FN, à son installation au centre du débat politique. Elle a aussi pour effet de démoraliser y compris dans des forces proches de nous. Imposer l’hégémonie du FN passe par la capacité à faire croire que, lui seul, rend compte de la réalité et pose les bonnes questions. Sous l’angle médiatique, cette opération a aussi pour fonction de relégitimer les partis dits « de gouvernement » qui se présentent chacun comme le meilleur rempart contre une prise de pouvoir par le FN. Le Nouvel Obs. fait ainsi sa « une » avec un sondage qui place le FN en tête des européennes. Cette volonté d'affoler conforte les « réformistes  » du PS qui prétendent qu'il n'y a pas de salut en dehors de leur « réalisme  » (c’est-à-dire gérer le système et liquider les droits sociaux). (Lire...)

Cette machine à fabriquer de la résignation, à diviser les classes populaires, à y insuffler de la haine s'enraye toutefois. Les drames de Lampedusa, puis l'expulsion des jeunes sans papiers ont fait exploser le cadre des médias bien pensants. Bien sûr, il y a eu depuis les discours lénifiants sur la responsabilité des passeurs pour éluder celle de l’UE ainsi que l'exploitation des « mensonges » du père. Malgré tout, une autre voix sur l'immigration, contre l'Europe forteresse, se fait entendre. C'est la voix de la solidarité des gens de Lampedusa, c'est la voix de la jeunesse.

Valls - étoile montante des sondages et du gouvernement - que rien ne semblait pouvoir atteindre- se voit contester radicalement, y compris dans ses propres rangs. Toute une partie de la gauche lui oppose les valeurs de Liberté, égalité et fraternité (Lire...). Quand les médias nous sortent, vite faits « bien fabriqués », des sondages montrant la xénophobie de la quasi totalité des français, des milliers de jeunes descendent dans la rue pour affirmer le contraire (Lire...).

Comme d'autres irruptions populaires dans le débat public (nationalisation de la sidérurgie ou du raffinage, refus des licenciements, exigence écologique comme à NDDL...) les mouvements d'aujourd'hui vont vite rejoindre les oubliettes médiatiques.

Mais devons-nous subir cette mise à l'oubli sans réagir ? Bien évidemment non. Comme l’a fait remarquer Dominique Rousseau (Le Monde, mercredi 16 oct.) : « les sociétés européennes traversent une crise existentielle (…) aucun parti n’ose opposer un discours de midi et se contentent d’un discours de nostalgie et de craintes ». Aucun n’ose dire que l’État-nation, la souveraineté, les frontières - ces choses fabriquées dans les ateliers du 19e siècle - sont périmées… Le Front national occupe bien cette place du « parti qui veut le retour du passé ». Nous ne sommes pas des nostalgiques de « l’ordre ancien ». Les droits sociaux sont plus solides quand ils s'accompagnent d'une perspective d'avenir.

 «  Partout, dans les écoles, quartiers, villages, lieux de travail l’individu démocratique imagine, agit et fonde une manière nouvelle de faire société (…) Toutes ces formes d’avenir sont là, souvent lumineuses, mais attendent d’être mises en lumière. (…) Quand Voltaire, Diderot, Rousseau ou Condorcet pensent leur société, ils ne regardent pas le passé sécurisant des liens féodaux. Ils inventent des mots – contrat social, citoyen, république –qui vont permettre à la société de s’arracher à l’ordre ancien  » (id).

Une nouvelle révolution démocratique est tout à fait d’actualité. (Lire...)

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