Le résultat du vote de dimanche montre que le FN fait le plein de la mobilisation autour de lui : les abstentions frappent les autres organisations politiques.
On voit bien un jeu se dessiner : pour faire passer leur ligne de gestion loyale des profits, en imposant l’ « indispensable » austérité, Hollande, le PS et l’agitateur Valls veulent mettre en lumière la nécessité de se grouper avec eux pour résister au Front National. Il leur semble facile d’appeler « au sursaut » ; ils font comme si les électeurs, consciemment, ne voulaient pas rejeter les candidats de la gauche gouvernementale : le soutien du PS national a fait perdre des voix au candidat du PCF et le soutien du PS local n’a pas empêché le candidat EELV d’en perdre beaucoup.
Nous savons que le FN est en train d’établir son hégémonie sur la droite.
L’élection de Brignoles en est une illustration, comme elle démontre le degré d’effondrement de la gauche de gouvernement. L’appel de cette dernière au vote « républicain » traduit son mépris de la population. Harlem Désir et le PS appellent à soutenir un candidat de l’UMP qui ne se distingue pas beaucoup du FN dans les idées et si on considère les voix obtenues par un ex-FN rallié à l’UMP.
Ce qui est visible à Brignoles est à l’œuvre partout. Qu’on ne cherche pas à faire croire que « l’unité de la gauche » sera le salut : il y faut avant tout un changement de politique.
Deux voies semblent possibles, face à un Front National qui cherche l’hégémonie sur la droite.
Celle du PS, faite du refus d’une politique de gauche, favorable aux salariés et aux populations, produit beaucoup d’abstentionnistes supplémentaires par comparaison à il y a six ans. Personne ne peut croire, les chiffres parlent d’eux-mêmes, que ce sont des électeurs de droite.
Ceux qui voudraient se contenter d’appeler à un « vote sanction », seraient loin des exigences pour gagner des électeurs au Front de Gauche. Il ne s’agit pas de proférer simples prises de position politiques, il s’agit de donner un véritable espoir.
Soyons lucides devant les faits : en Autriche, ou en Grèce, à Brignoles maintenant, après le Lot-et-Garonne.
Quelle voie proposer ?
Il faut proposer de réduire les mauvais coups, défendre la possibilité d’une alternative en regroupant les forces qui le veulent. Sans la construction d’une alternative, qui suppose que le Front de Gauche change vite ses façons de faire, rien ne pourra dynamiser les électeurs.
Espérons que celles et ceux qui veulent avoir les pieds sur terre s’écoutent. Dans les grandes villes, la Mairie de Paris pas plus qu’une autre grande instance élue du PS ne prendra position contre le budget de 2014.
Pour proposer autre chose et permettre aux déçuEs du PS comme aux abstentionnistes annoncéEs de trouver un chemin de mobilisation, il faut les appeler à des choix de résistance aux politiques d’austérité française et européenne, de lutte contre la marchandisation et la financiarisation de tous les aspects de l’existence.
Seule cette démarche permettra de regrouper, au-delà des électeurs du Front de gauche, des réseaux associatifs, syndicaux, des groupes militants du PS ou d’EE-LV.
Faisons comprendre aux miltantEs du PCF et aux hésitantEs qu’il n’y a pas 36 voies pour éviter que la gauche de gouvernement nous mène tous à la catastrophe.
Si nous passons devant le PS dans telle ou telle ville, nous leur dirons : venez contre la droite. Si nous avons des résultats importants au premier tour, nous leur dirons : corrigez vos projets, entendez les électeurs. Chacun ses responsabilités et publiquement.
Faisons donc avancer le plus à gauche possible nos propositions grâce aux activités et aux listes soutenues et développées par le FdG.
Le but n’est pas de montrer qui est le meilleur !
Le but est de développer des luttes politiques de classe, y compris lors des municipales ou des européennes à venir. Voilà le rôle du Front de Gauche.
Sortons la tête du sac de la politique politicienne. Ouvrons une perspective…vite !