Alain Hayot, délégué national à la culture du PCF
L’écologie n’est pas la seule victime de l’austérité. A la veille des festivals de l’été, les mauvaises nouvelles s’accumulent dans le champ culturel. Ils sont loin les engagements du candidat Hollande, de « sanctuariser » le budget.
L’année 2014 verra une nouvelle baisse du budget du ministère de la culture (-2,8% après -4,3 % en 2013).
Le mot culture a disparu de l’acte 3 de la décentralisation et si la compétence générale est maintenue pour les collectivités, la baisse drastique de leurs dotations va se traduire par un repli sur leurs compétences légales et obligatoires dont la culture ne fait pas partie.
Pour financer les quelques mesures en faveur de l’éducation artistique, renvoyées pour l’essentiel au périscolaire et donc aux collectivités, le ministère enjoint les Drac à prendre sur leurs budgets récurrents déjà fortement amputés.
Le projet de loi d’orientation en faveur de la création manque cruellement d’ambition.
La politique culturelle du gouvernement se résume à obéir à M. Barroso et à la Commission européenne en présentant un déficit budgétaire inférieur à 3% ! Le prix à payer dans le champ culturel sera, comme partout, très lourd : la mort de centaines de structures culturelles, la mise au chômage de milliers d’artistes, la mise au rencart d’un nombre incommensurable de projets culturels au service de la vie sociale, à l’école, au travail, en ville.
La poursuite, par ce gouvernement du démantèlement sarkozitste de notre service public de la culture, n’est pas seulement une faute politique contre l’art et les artistes, c’est une insulte faite à l’avenir même de notre peuple et de sa jeunesse. Par définition la gauche ne peut construire une politique émancipatrice sans une ambition culturelle. La gauche sans la culture n’est pas la gauche !
Paris, le 4 juillet 2014.