L’indispensable transformation sociale et politique de notre société exige un approfondissement sans précédent de la démocratie. Cela ne peut se produire que par une émancipation individuelle et collective des hommes, maitres de leur devenir commun.
Nous pensons que l’éducation populaire en est à la fois le meilleur chemin, le sens et la portée.
Cependant, la crise structurelle profonde, culturelle, économique, sociale, écologique et politique, menace gravement les capacités d’émancipation humaine, la paix et le destin de la planète.
Il faut comprendre le monde mais il s’accélère tout le temps avec son cortège d’inégalités ; il faut le transformer mais il est dit impossible à changer ; il faut donner la parole et les pouvoirs de cette transformation à tous les peuples et citoyens de ce monde. Mais cette parole est sans cesse interdite, ces pouvoirs confisqués. Au lieu d’irriguer toutes les aspirations populaires et citoyennes, la démocratie délégataire multiplie les impasses et les découragements. Elle est plutôt le reflet de la domination des puissances économiques et financières.
Néanmoins, de fortes capacités de résistance populaire existent et cherchent les voies pour s’exprimer. Les dernières séquences de ces irruptions citoyennes et populaires, dans notre pays, comme ailleurs, en sont d’éclatantes démonstrations.
Des hommes et des femmes agissent collectivement ou individuellement, générant un foisonnement d’initiatives et de luttes dans de multiples domaines. Ils sont acteurs de leur vie, de leur territoire et de la communauté humaine.
Nous devons donc travailler à construire les conditions culturelles de la transformation sociale, écologique et politique qui répondent à cette situation concrète.
C’est pourquoi, l’éducation populaire et citoyenne tournée vers l’action doit se développer et répondre aux indispensables besoins de compréhension et d’émancipation des hommes, aux capacités d’agir ensemble et de transformation démocratique.
Cela doit se faire,
• Dans un esprit de refondation de l’éducation populaire car de nombreuses structures se proclamant de son chemin ont sombré dans l’activité marchande, dans une animation sans esprit critique et dans la soumission à l’ordre établi.
• Dans un cadre d’autonomie, certes vis-à-vis des pouvoirs établis mais également par rapport aux autres organisations du mouvement associatif, mutualiste, syndical et politique, pour offrir un espace de dialogue et de confrontation d’expériences aussi ouvert que possible.
Il s’agit bien de contribuer à l’élaboration collective de procédures permanentes de l’intervention citoyenne et de permettre des synergies communes sur le terrain de l’action, du local au mondial.
Cela doit se faire également par une analyse la plus fine possible du monde réel, en mettant à disposition des citoyens les grandes pensées émancipatrices, par des ruptures explicites avec la pensée dominante.
Ainsi, l’éducation populaire fera naître toutes les intelligences requises pour la transformation sociale et politique de nos sociétés et le bien vivre ensemble.
C’est dans ce but et forts de ces objectifs, que les signataires de cet appel souhaitent s’engager dans un partenariat dynamique et sans exclusive. Ils estiment à cet effet nécessaire de se nourrir de toutes les expériences-ressources existantes, de mettre en avant et en pleine lumière tout ce qui se tente aujourd’hui, tout ce qui se cherche et se recherche en alternative démocratique, expérimentale, de transformation sociale et politique, y compris à l’échelon européen et international.
Ils en appellent à une première confrontation fructueuse à l’occasion de la grande fête populaire de la rentrée de Septembre : la fête du journal l’Humanité.
Ils proposent également, pour donner envie, lisibilité et force d’attraction, que des réunions de préparation à nos futures « journées du printemps de l’éducation populaire » se tiennent dès le premier trimestre de l’année 2013 et qu’elles soient l’occasion, dans la foulée, de rencontres inédites, décentralisées, dans la multitude de nos territoires et de nos savoirs citoyens.
Ils invitent toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette volonté d’approfondissement de la démocratie, à être cosignataires de cet appel et partie prenante du « printemps de l’éducation populaire ».
Premiers signataires :
Education Populaire & Transformation sociale
Réseau Education Populaire (REP)
Scoop Le Pavé
Collectif Education populaire Front de Gauche
Revue Cassandre
Liberté Hebdo
Liberté 62
MP4 Champ social !
Coopérative du Vent debout
Réseau coopératif national ARC-EN-CIEL THÉÂTRE
Compagnie NAJE – Fabienne Brugel
Christian Maurel. (sociologue, cofondateur du collectif national « Education populaire et transformation sociale ».
Antonin Moulart, secrétaire général d’Internet Sans Frontières
Martial Petit, Président de l’Université Populaire du Pays d’Aix
Jean Claude Mairal, président et Yves Rémy, directeur du Centre d’Information, de Documentation, d’Etudes et de Formation des Elus, initiateurs de cet appel
Septembre 2012