Août 2012, Les 111 Signataires Girondins appellent les Médecins de France à les rejoindre
pour dire « OUI à la Santé Solidaire, NON aux dépassements d’honoraires » :
Notre Sécurité Sociale nous a globalement permis :
- d’avoir un des meilleurs systèmes de santé au niveau mondial ;
- d’assurer un large accès aux soins pour tous ainsi que la défense des pratiques et statuts des professionnels de santé.
Son système d’assurance maladie solidaire reposant sur le grand principe :
“CHACUN COTISE SELON SES MOYENS ET SE SOIGNE SELON SES BESOINS ”
a fait reculer la peur face à la maladie, amélioré le quotidien des actifs et des retraités, augmenté notre durée de vie, contribué au développement de la vie familiale.
Mais, depuis quelques années, nous assistons à l’augmentation du renoncement aux soins pour raison financière. Il a concerné 29% de la population en France en 2010. Ceci est dû grandement à la multiplication de taxations multiformes ( qui s’ajoutent aux restes à charge historiques, déjà très pénalisants pour les grands malades et pour nos anciens ) :
- déremboursements de médicaments, de matériel médical et de soins ;
- nombreux forfaits s’appliquant simultanément ;
- franchises de 1€ sur les actes ambulatoires, de 0,5€ par boîte de médicaments et par acte
para-médical, de 2€ sur les transports sanitaires ( à l’aller…et au retour !) ;
- incitation à l’automédication ;
- pénalisation du hors parcours de soins ;
- limitation de l’accès au 100% et à l’AME :
- taxation répétée des contrats complémentaires santé ( y compris ceux des mutuelles
authentiques ) qui en augmentent notablement les tarifs ;
- dépassements d’honoraires (en augmentation et risquant de se généraliser avec l’arrivée
prochaine du secteur optionnel).
Ces dépassements représentent 12% de l’ensemble des honoraires médicaux en 2010 ( 2,5 milliards d’euros sur un total de 21 ). Ils sont pratiqués par une minorité de médecins (7% des généralistes, 41% des spécialistes libéraux et 4,5% des médecins hospitaliers) qui prétendent exercer une médecine de qualité supérieure…méritant d’être payée à son juste prix… !
Nous soussignés tenons à affirmer que ces dépassements prélevés dans la poche de nos
concitoyens constituent eux aussi un outil de démolition de la santé solidaire.
Nous invitons nos confrères, médecins « dépasseurs »,
à situer, comme nous, leurs revendications catégorielles légitimes de statuts et de revenus dans le cadre de la solidarité nationale ;
à considérer nos pratiques comme au minimum égales aux leurs sur les plans technique et éthique.