Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

DEBAT SUR LA RURALITE Gap le 14 mai 2012

 

hautes alpes

Le rôle des députés, vous le savez, est très limité dans le cadre économique ultra libéral de notre société, que ce soit pour la répartition de la production de l'industrie et du commerce locaux  comme pour celle des services publics dont la santé (qui est soumise aux mêmes objectifs de "rentabilité" que les autres administrations pour sa partie publique et aux aléas d'un revenu conforme au nombre de patients pour la médecine libérale)

Je tenais à rappeler ça en préambule pour relativiser le débat, ceci ne signifie pas qu'on ne peut rien faire mais que les solutions sont politiques, sociales, écologiques et dépendront en dernier ressort (pour de vrais et durables changements) de changements économiques et politiques de fonds.

1 – Si vous êtes élus députés, quelles seront vos propositions pour maintenir et développer les activités économiques en matière d’agriculture, commerce, artisanat, tourisme dans le sud de votre circonscription.

Nous agirons pour pérenniser les moyens des établissements médico-sociaux pour qu’ils puissent maintenir et développer une qualité d’accompagnement. 

Nous développerons l’accès au très haut débit sur l’ensemble du territoire avant la fin du mandat.

Nous généraliserons le plan Ecole Numérique Rurale.

Le développement durable et raisonné de notre agriculture de montagne passe obligatoirement par le long terme, par une adaptation aux changements climatiques, par une production de qualité suivie d'une distribution de proximité qui doit se structurer mieux sur des réseaux labellisés, fiables et si nécessaire, aidés; par un traitement de proximité de la production locale pour en assurer la pérennité et l'acheminement (court) en conditionnement adapté. (Pourquoi vendre nos fruits à bas prix à des usines de conservation italiennes ou espagnoles?); Le commerce, l'artisanat  doivent s'adapter à ce développement qualitatif et à cette production de qualité et raisonnée faute de quoi la concurrence des réseaux de distribution de proximité viendrait perturber les zones de chalandise et de clientèle; le tourisme lui aussi doit être raisonné et diversifié, le réchauffement climatique rend impensable la survie à long terme des stations d'hivers de moyenne et basse altitude; Dans le sud, le tourisme peut et doit se développer sur la diversité et la beauté naturelles de nos sites (ainsi que sur l'accueil  local qualitatif et environnemental)

Il conviendra de diversifier le plus possible l’économie rurale en valorisant les savoir-faire et en favorisant « l’économie de proximité » et les circuits courts de vente des produits alimentaires et d’équipement.

Mais ils nécessitent d'abord une volonté politique, économique et écologique au niveau des choix d'avenir (incitation au qualitatif et au local, circuits courts de production, vente et consommation)

Ces changements nécessitent une volonté partagée des administrations territoriales compétentes (villes, département et région) et des regroupements professionnels (structurels, chambres, syndicats) et autres (coopératives, regroupements etc.)

Pour garantir l’attractivité des territoires ruraux il conviendra de soutenir les acteurs associatifs et professionnels qui jouent un rôle crucial d’animation dans le domaine de la petite enfance, de la culture, des loisirs et de l’éducation. Il faudra permettre aux dirigeants associatifs bénévoles de concilier mission d’intérêt général et vie professionnelle.

Nous agirons pour enrayer le déclin de l’animation et de l’ingénierie publique consécutif à la réorganisation des services territoriaux de l’Etat.

Nous développerons l’activité économique autour des nouvelles technologies (services aux entreprises, micro-informatique…)des énergies alternatives (bois, houille blanche, solaire…)de la transformation des produits agro-alimentaires en produit finis de qualité.

2 – Que comptez-vous mettre en œuvre pour remédier à la disparition progressive des services publics en milieu rural : poste, gendarmerie, école, transport…Comment comptez-vous lutter contre le désenclavement et gérer l’aménagement de l’espace rural ?

Pour les services publics l'approche est sensiblement la même, il faut que les services et prestations définies et réalisées par ces services perdent la seule notion de marchandise à vendre au "meilleur prix" pour devenir des droits sociaux et des biens communs de l'humanité faute de quoi la "rentabilité" d'une école rurale, d'une poste de proximité, de services de l'Etat et du trésor, la distribution de l'énergie et demain la suppression des services de sécurité, sont inéducables.

 

Le député ne pourra intervenir sur le fond que par une volonté claire de changer ces règles marchandes par la préservation et l'organisation de services (égaux en prix et en qualité pour tous les citoyens) ce que j'appelle la détermination des biens et services communs de l'humanité.

Nous donnerons un caractère contraignant à la Charte des services publics en milieu rural du 23 juin 2006.

Nous mettrons en place un plan de développement de l’habitat en milieu rural.

Dans le cadre de la réforme de la fiscalité, nous exigerons une meilleure péréquation et un rééquilibrage la dotation globale de fonctionnement (DGF) en faveur des petites communes.

Il conviendra de mieux prendre en compte les politiques rurales dans la programmation 2014/2020 des futurs contrats de projets, de la dotation des fonds européens et de Leaders Plus.

3 – Les problèmes de santé sont une préoccupation majeure en milieu rural (pénurie de médecins, de structures d’accueil pour personnes âgées et dépendantes, manque de personnel médical qualifié : kinés, dentistes,pharmaciens…Qu’en pensez-vous et quelles sont les propositions que vous ferez à l’Assemblée Nationale en la matière ?

La santé qui nous motive tous actuellement,a été traitée de la même façon que le reste par le gouvernement Sarkozy : c'est la notion de rentabilité qui domine (avec en plus, les dettes pas toujours saines) etqui conduit à la fermeture ou, pour le moins à la baisse qualitative et quantitative de soins et nous voyons bien, hélas, que le secteur privé libéral ne propose aucun moyen de substitution à ce démantèlement!

Le secteur libéral est soumis aux mêmes aléas d'une population de faible densité sur des territoires ruraux et de montagne.

On voit bien que tous les secteurs, publics et privés sont en régression!

Quel que soit votre futur député et ses volontés de changer la donne, ceci ne sera possible que par des réformes de fond qui remettent en cause notre système économique basé sur l'exclusive rentabilité!

Que l'on se comprenne bien, ceci ne signifie pas que les services publics ne doivent pas être efficaces (au contraire) mais qu'ils doivent exister, perdurer voir se renforcer si c'est utile dans les créneaux qui doivent être définis commenon marchands, (biens et services communs de l'humanité) que la production et la consommation doivent être liées par une volonté de proximité et de qualité.

Afin de garantir l’attractivité des territoires ruraux il conviendra de mettre en place un système de péréquation entre les territoires « surmédicalisés » et les « déserts médicaux » pour contribuer au développement des maisons de santé pluridisciplinaires et encourager financièrement les étudiants en médecine à s’engager à pratiquer en zone rurale et de  développer la télémédecine.

Il conviendra pour toute la circonscription de :

 -         maintenir des services d’urgences au plus proche de la population,

 -         développer des hôpitaux de proximité,

 -         réorganiser les transports, mutualisation des moyens, liaison rapides si besoins, déplacements ponctuel du spécialiste…

 -         soutenir le développement des structures d’aides aux personnes en cas de perte d’autonomie,

 -         l’utilisation de nouvelles technologies…

Votre questionnement se situe, de fait, dans la droite ligne de ce que nous avons opposé (pour le Front de Gauche) lors des dernières Présidentielles à la fameuse règle d'or économique par notre règle verte qui ne situe pas le centre des problèmes sur les banques mais sur la maîtrise de nos productions, de la répartition des richesses et de la maîtrise de notre environnement et de son devenir (donc du nôtre)

En conclusion, nous proposerons la création d’une mission interministérielle à l’aménagement du territoire.

JC Eyraud


 

 

 

Les commentaires sont fermés.