Publié par : http://rencontres-sociales.org
Le : 23 septembre 2011
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Nous publions ici la présentation du nouvel ouvrage de Roger Sue.
Professeur à l’université Paris Descartes il est l’auteur de plusieurs
ouvrages, dont De gauche ? (avec Alain Caillé) (Fayard, 2009), Renouer
le lien social. Liberté, égalité, association (Odile Jacob, 2001),
"Alors que débute la campagne présidentielle, voici le livre qui parle
de la seule vraie question : comment, alors que nous sommes en train de
vivre une mutation majeure -le passage d’une société du tertiaire à une
société du quaternaire, ou d’une société industrielle à une société de
la connaissance- réorganiser nos sociétés et nos économies ? Nos
gouvernements sont obnubilés par le travailler plus, le PIB, la
croissance, la question de l’autorité… Et pourtant ces questions sont
déjà dépassées. Car en effet ils sont restés sur la problématique des
sociétés industrielles alors que nous entrons dans une nouvelle ère : la
« société de la connaissance ».
C’est par l’immatériel que nos sociétés vont se développer
économiquement et socialement. Non simplement par la connaissance de
soi, qui n’est pas nouvelle, mais par une transformation générale de
notre rapport au monde, à nous-même, aux autres et à notre
environnement. Cette société de la connaissance, c’est d’abord la
production de la personne, la production de soi, et l’assemblage de nos
individualités sensibles et créatrices. Chaque personne est singulière,
chaque créativité apporte à la société. L’économie n’est plus fondée sur
le travail reproductif comme dans les sociétés industrielles, mais sur
la capacité de chaque individu à réaliser et à se réaliser. Le savoir ne
se transmet plus le long d’une ligne hiérarchique, mais doit être
capable de créativité, d’imagination, de relations. La plus-value
devient culturelle, immatérielle, alors qu’elle était exclusivement
matérielle. De même, la connaissance n’est plus exclusivement
scientifique (même si la science en est une des composantes importantes,
notamment avec le développement des biotechnologies) mais elle est
également émotionnelle, sensible, artistique. C’est la multiplicité qui
fonde la société, et non l’ordre par le haut ou un savoir absolu.
Ce nouveau modèle de société va s’imposer. La priorité et l’urgence
d’aujourd’hui sont donc de privilégier les investissements sur la santé,
l’éducation et le bien-être, qui enrichissent les individus. Là
exactement ou nos gouvernements serrent la ceinture. Ce nouveau modèle
va s’imposer, car il correspond à une très forte demande sociale ; car
il est le gage de la future production de richesses. Il est même voulu
par les entreprises, qui, si elles revendiquent la diversité des
compétences, ne savent pas encore la produire.
C’est donc une véritable révolution, qui va modifier nos relations à
l’apprentissage, au travail et à la production, à l’imagination et
l’expression, à la santé, la politique. Tous ces changements dans la
lignée de la substitution progressive d’une société hiérarchisée à une
société d’intelligence collective et horizontale. Roger Sue analyse de
manière remarquable cette mutation si peu évoquée dans son ensemble
économique, politique, social. Il explique comment faciliter ce passage
et évoque de nombreuses pistes intéressantes et novatrices : la
nécessité d’un revenu minimum citoyen, le rôle essentiel des
associations (formation, relation aux autres...), une nouvelle forme de
fiscalité et d’économie hors de l’alternative publique/privée, une
nouvelle forme d’organisation du travail et de sa rémunération ou la
création de services d’intérêt général indemnisé sur la base du
volontariat, qui permettrait de dépasser le chômage et la précarité, et
rendre notre démocratie plus participative... Bref, un nouveau type
d’organisation socio-politique. Un livre essentiel donc, qui dessine ce
que demain sera."
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