Non à la spéculation financière et à la dictature des marchés
L a situation des spéculations et des dettes en Europe rend nécessaires des réformes institutionnelles et financières. Elle démontre, pour celles et ceux qui en doutaient encore, que nous devons, dès que possible, annuler le Traité de Lisbonne et le remplacer par une autre conception de l’Europe.
Dans l’immédiat, des mesures s’imposent, que nous avons proposées à l’ensemble des forces du Front de gauche et, au-delà, à tous ceux et à toutes celles qui veulent rejeter « l’ordre » néolibéral, ses injustices et ses gâchis. Lire...
Non, les États ne doivent pas être soumis à la dictature d’agences de notation inconnues et n’ayant aucun mandat. Non, les « marchés » ne doivent pas faire la politique des États : il revient aux peuples de retrouver leur souveraineté. C’est aux peuples ou à leurs représentants de décider des choix de politique économique et non à des experts autoproclamés.
Nous voulons que la composition des « agences de notation » soit rendue publique. Nous voulons que les acteurs qui s’expriment sous le nom de « marchés financiers » soient connus. Il faut un moratoire sur les dettes pour vérifier qui veut aujourd’hui se faire payer : certains créanciers - dont les revenus sont de plus dispensés d’impôts - ont touché jusqu’à deux ou trois fois les intérêts de leurs emprunts, et ce depuis des années. Il en est de même dans tous les pays d’Europe, et même aux États-Unis.
La France, en tant que pays fondateur de l’Union Européenne, a les capacités de la transformer si elle conjugue action souveraine et bataille d’opinion européenne.
1 - Nous agissons, avec toutes les composantes du Front de gauche, pour le réaménagement négocié des dettes publiques, l’échelonnement des remboursements, la baisse des taux d’intérêts les concernant et leur annulation partielle. Une telle négociation ne peut se faire sans un moratoire préalable sur ces dettes suivi d’un audit sous contrôle citoyen, permettant de mettre au grand jour l’origine de ces dettes, ainsi que les sommes et les acteurs en jeu.
2 - Nous voulons l’adoption d’une loi portant création d’un pôle public financier transformant notamment l’utilisation et les critères du crédit. À cette fin, il est nécessaire de confisquer toutes les banques et institutions de spéculation qui feraient obstacle à une maîtrise sociale et démocratique des décisions, de prendre des mesures interdisant immédiatement à toutes les institutions financières et toutes les entreprises du pays le recours aux paradis fiscaux.
3 - À terme, notre but est de briser le bloc libéral au sein de l’UE et de pousser à la négociation d’un nouveau traité. La France devrait proposer une refonte des missions et des statuts de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui doit être mise sous contrôle démocratique pour lui permettre de pouvoir prêter à taux faibles, voire nuls, directement aux États, acheter des titres de la dette publique sur le marché monétaire pour promouvoir l'emploi, la formation et les services publics en visant la réponse aux besoins humains et à ceux de la planète.
Nous demanderons que toutes les forces qui se réclament de la gauche soutiennent ce combat.
Ces mêmes mesures sont d'actualité dans l'Union Européenne (Espagne, Grèce, Italie, Portugal,...).