La décision que nous avons prise le 11 juin de « développer un processus de discussion avec le Front de gauche, dans la perspective de participer à un Front de gauche transformé » marque le début d'une nouvelle bataille politique.
Nous ne remettons pas en question notre exigence de radicalité par rapport au capitalisme.
Nous persistons à dire « Osons la révolution démocratique ! »
Nous ne renions pas, non plus, la nécessité de faire de la politique autrement. Nous mettons en cause le rapport des représentants politiques aux citoyens. Nous rejetons la coupure entre politique - activité noble et générale - et les autres activités
sociales qui lui seraient subordonnées.
Les discussions que nous avons menées sur le refus d'un simple cartel politique - parce qu'ils entrent en résonance avec une demande sociale similaire - ont pesé sur les fondateurs du Front de Gauche. Cela les a conduits à envisager la question de son
évolution de manière plus ouverte et à comprendre qu'elle était nécessaire.
Le Front de Gauche (FDG) n'est sans doute pas « le cadre idéal ». Mais nous nous félicitons de son existence et de son évolution.
Nous venons, avec ses autres composantes, d'appeler « tous ceux qui se battent aujourd’hui contre les régressions sociales, écologiques et démocratiques à les rejoindre et à construire partout des assemblées ouvertes à tous les citoyens et citoyennes qui
veulent s’investir dans la démarche de construction d’un nouvel espoir à gauche. »
Les différences de culture et d'histoire politique ne doivent pas être un obstacle. Nous avons fait le pari d'une transformation possible du FDG, transformation nécessaire pour faire exister dans le champ politique une gauche de transformation sociale. Notre
objectif n'est pas de créer un rapport de forces vis à vis du PS pour marchander des places dans une alliance future de gouvernement. Nous voulons rendre audible et crédible l'existence d'un courant large qui affirme l'actualité du refus du capitalisme et la volonté de changer la société ; un courant qui permette aux luttes de surmonter leur émiettement, qui les encourage et favorise l'expression de leur force commune.
Notre travail pour la transformation du Front de Gauche passe par des initiatives qui posent les débats qui nous semblent essentiels, par des propositions qui rompent avec les façons d'agir qui nous semblent dépassées. Il est fondamental de donner une assise populaire au FDG, de donner aux assemblées citoyennes une réalité la plus importante possible, de donner des contenus à ce que doit être une campagne collective sur des axes de rupture. Il est essentiel d'apporter des réponses à celles et ceux qui s'interrogent sur le système politique mais aussi de répondre à l'offensive normalisatrice qu'engagent les libéraux de tout poil.
Nous devons prendre l'initiative de collectifs les plus larges possibles dans le plus grand nombre de localités possibles.
Ce n'est pas seulement mettre en oeuvre ce que nous avons décidé depuis longtemps.
Ce n'est pas seulement faire vivre avec les autres notre démarche politique.
Ce n'est pas seulement faire vivre l'autonomie de la FASE au sein d'un front plus large.
C'est la clé du succès de ce front dans la bataille politique qui s'engage.