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Les réseaux de l'insertion par l'activité économique s'inquiètent des « difficultés croissantes » vécues par les différentes structures de ce secteur.


« L'insertion est en danger ! », clament en chœur, une nouvelle fois,
l'Association nationale des acteurs du Chantier école, le Comité
national des entreprises d'insertion (CNEI), la fédération COORACE et la
Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion
sociale (FNARS). Les quatre têtes de réseau de l'insertion par
l'activité économique (IAE) ont donc saisi, le 4 avril, le Conseil
national de l'insertion par l'activité économique (CNIAE). Ces réseaux
exigent que « des solutions soient rapidement trouvées face aux
difficultés croissantes que rencontrent les entreprises d'insertion, les
ateliers et chantiers d'insertion, les entreprises de travail temporaire
d'insertion et les associations intermédiaires ». Par la lecture d'une
déclaration commune en ouverture de la séance plénière du CNIAE, ils ont
dénoncé « un désengagement progressif de l'État pour l'insertion par
l'activité économique ». Aussi, ils demandent « instamment » au
président de ce Conseil, Yves Censi, d'alerter sur ce sujet le ministre
du Travail, de l'Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand, qu'il doit
rencontrer très prochainement.

Depuis plusieurs mois, l'État refuse tout dialogue avec les réseaux de
l'insertion par l'activité économique, déplorent ces derniers. « Et ce
malgré le chômage qui touche aujourd'hui 4,3 millions de personnes,
l'annonce du président de la République de débloquer une enveloppe de
500 millions d'euros pour renforcer l'accompagnement des demandeurs
d'emploi de longue durée ou encore la mobilisation, à l'automne dernier,
de 340 députés et sénateurs pour que soient réévalués les moyens alloués
à l'IAE dans le projet de loi de finances 2011 », soulignent les quatre
têtes de réseau.
« Face à un État qui, par sa fin de non recevoir, met en péril le
travail réalisé par près de 3 500 structures d'insertion qui proposent,
chaque année, 275 000 solutions d'insertion vers et dans l'emploi
durable », estiment les réseaux, ceux-ci « ne décolèrent pas ». Selon
eux, ce statu quo risque, à court terme, d'avoir « des conséquences
dramatiques ». À savoir : diminution progressive de l'offre d'insertion,
baisse de la qualité de la mission d'insertion, absence de réponses
adaptées aux demandeurs d'emploi les plus éloignés du marché du travail…

Pourtant, les structures d'insertion apportent des réponses collectives
aux nouvelles problématiques de l'emploi et de l'exclusion en
développant des solutions innovantes et des modèles économiques viables,
rappellent les quatre réseaux de l'IAE. Ces structures constituent, «
sur le territoire, un atout essentiel au développement de l'emploi, de
l'insertion et de la cohésion sociale. Leur efficience n'est d'ailleurs
plus à prouver ». Les réseaux en veulent pour preuve les nombreuses
études réalisées en la matière par le CNIAE, l'Avise ou la Direction
générale de l'emploi et de la formation professionnelle (DGEFP) du
ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé.
La prochaine saisine de la Cour des Comptes sur l'analyse comparée des
coûts des politiques publiques de l'emploi « ne devrait pas déroger à
cette règle et confirmer l'intérêt majeur de l'IAE en matière
d'inclusion active et de cohésion sociale », assurent, confiants, les
réseaux. Pour eux, la balle est désormais dans le camp de l'État. En
effet, « les structures d'insertion ne pourront pas indéfiniment
continuer à innover et développer des projets, mobiliser les acteurs
locaux et nouer des partenariats avec les branches professionnelles pour
favoriser l'insertion professionnelle et sociale des salariés qu'elles
accompagnent, si elles n'ont pas les ressources nécessaires de la part
de l'État et des collectivités pour mener à bien ces ambitions »,
préviennent-ils. « Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas
entendre », tonnent les réseaux de l'IAE, qui « n'ont plus qu'à espérer
que l'État daigne retrouver l'audition dans les prochaines semaines ».

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