Le 8 avril 1946 suite à la proposition de nationalisation défendue par le ministre de la production industrielle Marcel PAUL, naissait sous le statut d' EPIC (Établissement Public à caractère Industriel et Commercial), l'entreprise EDF.
Cette mesure qui faisait partie du programme du CNR, allait permettre de doter la Nation d'un outil unique, qui prendrait en compte les intérêts industriels tout en considérant l'aspect social et humain, notamment à travers la péréquation appliquée à la tarification de l'électricité mais aussi par le statut hors pair offert au personnel d'EDF .
Malheureusement, ce beau rêve qui venait d'être réalisé ne fut pas du goût de tous, et de nombreux détracteurs motivés par un libéralisme effréné n'eurent cesse de le transformer.
Face à eux, la mobilisation du personnel et des usagers ne se montra pas toujours à la hauteur, et ces dernières années, certains des grands principes qui fondaient ce service public, furent mis à mal.
En 2004 l'entreprise intégrée EPIC disparaissait pour céder la place à une Société Anonyme….
Ses usagers choyés jusque là, passèrent du statut d'abonnés à celui de clients.
Ils découvrent aujourd'hui avec consternation les joies d'un service accueil téléphonique devenu lui aussi totalement anonyme avec son 0800.. et quelque chose, «appuyez sur la touche étoile!, appuyez sur la touche dièse!»
«Vous avez dit dièse? Tiens comme c'est bizarre... je ne vois que des bémols dans cette affaire».
Tout semblait alors réglé d'avance. Le pessimisme associé à la démotivation donnaient parfois l'impression que les agents avaient tombé les bras, et qu'ils n'étaient plus capables d'affirmer leurs valeurs.
Forts de tout cela, et certains que le personnel ne réagirait plus, ces fameux détracteurs tentaient alors de faire tomber une des dernière place forte... le tarif agents !.
C'en était trop pour les agents du service public, qui la veille du 8 avril trouvaient alors la force de préparer un bel anniversaire à leur entreprise, en respectant massivement avec des taux historiques, l'arrêt de travail qui leur avait été proposé.
Ce vendredi 8 avril, les agents de TESE et SESE, fiers de leur fort taux de participation, peuvent souffler ensemble les soixante cinq bougies du gâteau et oser même penser à un début de reconquête.
Grâce à leur détermination, leur principal ennemi qu'est la résignation, a mis un genoux à terre.
YC
Le 08 avril 2011