LES SAISONNIERS AUX ALLOCATIONS MINORÉES VEULENT ÊTRE RECALCULES
Les négociateurs de l’assurance chômage ne vivent pas sur la même planète que les millions de chômeurs et précaires qu’ils sont censé représenter. Ils viennent en tout et pour tout de se rallier (excepté la CGT) à la proposition révolutionnaire du MEDEF : « Nous vous proposons que soit mise à profit la durée du prochain accord pour engager une réflexion au niveau politique et pas seulement technique ». C'est-à-dire de ne rien bouger, de créer des commissions qui prendront des décisions sur l’urgence en …2013 !
C’est un scénario hallucinant au moment où la crise amplifie nettement les inégalités sociales qui se creusent sous la pression permanente du capitalisme des actionnaires. (1,5 millions de chômeurs de longue durée. 500 000 de plus)
Depuis trente ans, le « détricotage » du code du travail, les bouleversements dans le statut des salariés ont été à l'origine des nouvelles formes de pauvreté qui frappent 3,5 millions de salariés.
Pourtant les libéraux poursuivent leur interminable matraquage sur ces chômeurs qu’il faut inciter à retourner le plus rapidement au travail…donc il faut de la dégressivité sur les allocations, les raccourcir si possible, ne pas dissuader les patrons d’embaucher par des systèmes trop contraignants…par exemple Pierre Méhaignerie trompe son monde quand il déclare « la France est le seul pays à offrir 23 mois d’indemnités sans dégressivité aux chômeurs » et poursuit « C’est trop et cela ne facilite pas la reprise du travail. ».
Certes ce mensonge s’inscrit opportunément dans les actuelles négociations de l’UNEDIC et au côté du Medef.
Rappelons-lui que six chômeurs sur dix ne touchent rien. Qu’il faut avoir travaillé 4 mois, pour ouvrir des droits qui ne dépasseront pas la durée antérieure travaillée. Si l’on retire le délai de carence, on est loin de ces « allocations qui ne facilitent pas la reprise du travail ».
Il est urgent que nos systèmes de « protection » qui sont terriblement défaillants s’adaptent aux réalités des contrats de travail de plus en plus émiettés : CDD de remplacement, CDD saisonniers, intermittents, insertion, désinsertion. Les courts contrats trop fréquents (1 à 2 mois) doivent donner droit à ouverture de droits en matière d’assurance chômage. Les plus précaires cotisent comme leurs employeurs, mais ils passent au travers des mailles d’un filet trop lâche. Ce filet n’est ni tissé ni par eux, ni pour eux.
Il est temps que les employeurs soient dissuadés par des pénalités de recourir systématiquement aux contrats courts.
Les CDD saisonniers, dont la majorité ne choisit pas la nature du contrat, sont victimes de cette vision mensongère. Leurs allocations sont injustement minorées. Ils sont emblématiques de ce salariat dont beaucoup rêvent, un salariat totalement disponible et répondant sans contraintes aux aléas de l’activité économique.
Les négociateurs de l’UNEDIC peuvent infléchir, un peu le cours des choses en choisissant la solidarité. S’ils ne s’y résolvent pas, plusieurs centaines de saisonniers saisiront le TGI pour porter devant la justice l’insupportable inégalité de traitement dont ils sont victimes et demander réparation, comme le firent les recalculés en 2000.
Oui, ici aussi il est urgent d’écouter ce que dit le peuple.
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