Le président du tribunal de commerce, Jean-Paul Olive, a chargé Maître Vincent de Carrière, de liquider Grand Briançonnais Patrimoine. Photo V. O.
Sans surprise, le tribunal de commerce a prononcé hier la liquidation judiciaire de Grand Briançonnais Patrimoine (GBP). Cette société anonyme d’économie mixte (SAEM) censée aider des propriétaires à rénover leurs biens à des fins touristiques aura vécu cinq ans. Ou plutôt, elle aura survécu cinq ans.
Car depuis sa création en 2005, la Saem est un véritable gouffre financier pour la communauté de communes du Briançonnais (CCB), l’actionnaire majoritaire.
La collectivité publique, lorsqu’elle était présidée par Alain Bayrou, avait déjà injecté 1,5 million d’euros pour remettre la société à flot : sans succès.
Une liquidation volontaire
L’arrivée en 2009 d’Alain Fardella à la présidence de la CCB n’aura finalement fait qu’accélérer le dépôt de bilan. Alain Fardella refusant de recapitaliser une nouvelle fois GBP : « La communauté de communes a déjà mis la main à la poche à plusieurs reprises. Je ne vois pas comment on pourrait payer des factures qui ne nous sont pas adressées », faisait-il savoir dans notre édition d’hier, en réponse aux nombreux artisans mécontents que leurs prestations ne soient pas payées.
C’est donc en toute connaissance de cause que la CCB a mené GBP vers la liquidation judiciaire.
Objectifs non atteints
Il faut dire que le plan initial de rénovation de logements instigué à l’époque par Alain Bayrou n’a jamais pu être réalisé.
Ambitieux, l’ancien président de la CCB tablait sur 250 habitations rénovées mises en location. Au final, seulement 65 appartements ont bénéficié des services de GBP via l’Opération de rénovation de l’immobilier de loisir (ORIL) lancée dans le département par Alain Bayrou lorsqu’il était président du conseil général des Hautes-Alpes.
Des actionnaires solvables
Maintenant que la Saem est liquidée, les fournisseurs vont réclamer le paiement de leurs factures et les propriétaires vont demander le versement des loyers impayés depuis le 1 er janvier 2009.
Le liquidateur judiciaire mandaté par le tribunal de commerce, Maître Vincent de Carrière, doit donc désormais établir le montant global du passif de la Saem. Et peut-être, frapper à la porte des actionnaires vraisemblablement solvables : CCB, sociétés de remontées mécaniques de Serre Chevalier, Montgenèvre, La Grave, entreprises du bâtiment, agents immobiliers.
A noter que la société Grand Briançonnais Patrimoine employait trois salariés.
par la rédaction du DL le 27/11/2010 à 05:34