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Contrats aidés

“L’Etat tire sur l’Etat”

Hier, les associations du secteur de l’insertion par l’activité économique, dont Les Environneurs, ont manifesté devant la préfecture pour marquer leur mécontentement vis-à-vis de cette mesure qu’ils n’attendaient pas. Photos VIRGILE

Hier, les associations du secteur de l’insertion par l’activité économique, dont Les Environneurs, ont manifesté devant la préfecture pour marquer leur mécontentement vis-à-vis de cette mesure qu’ils n’attendaient pas. Photos VIRGILE

L’État suspend les contrats aidés jusqu’à la fin de l’année pour cause d’épuisement des crédits, a annoncé la préfecture de Région : « L’État a atteint son objectif avec deux mois d’avance en Provence-Alpes-Côte d’Azur quant au nombre de contrats aidés prévus en 2010 ».

Hier, les associations du collectif des actions d’utilité sociale des Hautes-Alpes et le syndicat Solidaires ont manifesté devant la préfecture pendant qu’une délégation était reçue par le chef de bureau du cabinet. « Quarante à cinquante contrats aidés sont menacés d’ici la fin de l’année dans le département », selon Gérard Davanceau, directeur de La Petite ourse et président du collectif.

Aux Jardins du Buëch, par exemple, huit contrats (sur les trente-trois) ne pourront pas être renouvelés. « Les conséquences qui importent le plus sont humaines, puisque les gens qu’on emploie se lèvent le matin pour gagner 760€ par mois. Souvent, il y a des enfants derrière. Quand ils arrivent chez nous, on se projette sur deux ans. On élabore avec eux leur projet professionnel qui passe bien souvent par la formation car 80 % n’ont pas de qualification. Ils partent en formation tout en conservant leur salaire. Là, tout s’arrête pour eux. On gaspille l’argent public », se désole le directeur Harry Kerschenmeyer.

Si La Petite ourse est la plus touchée par la mesure (lire ci-dessous), la situation est tangente pour Les Environneurs. Sur vingt-neuf contrats aidés, cinq ne pourront pas être renouvelés et cinq autres ne pourront pas être signés. La chef d’équipe, Sandrine Hauser, résume : « On met des gens à la rue et notre structure en péril ; on ne va pas pouvoir honorer tous nos chantiers, et ce, du jour au lendemain ».

José travaille aux Environneurs depuis mars 2009 et devait être renouvelé à la fin du mois. « J’ai pas mal galéré. Les Environneurs m’ont permis de remettre le pied à l’étrier, de reprendre contact avec le travail et les gens. Les initiatives entreprises avec la structure m’auraient permis d’avoir un emploi stable. On fait des projets et puis tout s’arrête. Je vais me retrouver au chômage, dans la précarité et tout ce qui s’ensuit. Pôle emploi ne va pas me retrouver un emploi du jour au lendemain. Là, j’avais six mois pour me retourner. »

C’est bien cette situation que dénonce Richard Lacortiglia, directeur du Gabion : « L’insertion est une variable d’ajustement des chiffres du chômage, sans s’occuper de sortir les gens de situations difficiles, pour lesquels on avait établi un projet social et professionnel ». Sur les quatorze contrats aidés, un devait être renouvelé dans les quinze jours.

Lacs, rivières et sentiers devait renouveler un contrat en novembre et quatre en décembre (sur dix-huit contrats aidés). « L’État tire sur l’État. Il nous confie une mission puis nous retire les moyens de la réaliser », observe Robert Besson, administrateur.

« Les contrats devant être signés ou renouvelés d’ici la fin de l’année seront reportés à 2011, à l’exception des plus prioritaires, en l’occurrence ceux des personnes percevant le RSA », dit la préfecture de Région. « La direction régionale du travail est en train de recenser les engagements pris pour novembre et décembre, afin d’évaluer sa marge de manœuvre. »

par Marie-France BATARD le 18/11/2010 à 05:00

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