A Gap, participation record pour la troisième journée de mobilisation
CFDT, CFTC, FO, FSU, Solidaires, Unsa, Sud, jeunes et retraités, salariés ou artisans... : ils étaient entre 2700 et 4000, hier matin, pour la troisième manifestation contre la réforme des retraites depuis le début du mois de septembre. Photo VIRGILE
Contre la réforme des retraites, les journées d’action se suivent et le nombre de manifestants va crescendo à Gap. Ils étaient 1850 à 3000 le 7 septembre, 2500 à 3400 le 23. Hier matin, la mobilisation a franchi un nouveau cap : selon la police, 2700 personnes ont défilé à Gap. Bien plus selon les syndicats, qui annoncent entre 3500 et 4000 manifestants.
Pari gagné, donc, pour ceux qui avaient misé sur la plus grande disponibilité des salariés le samedi. « Une réussite ! C’est une réussite ! », se réjouissait le secrétaire de la CFDT haut-alpine, Patrick Prost. « On voit là des gens qu’on n’a pas l’habitude voir. »
Comme cette jeune maman venue avec ses trois filles en bas âge. Le temps d’expliquer sa présence, elle arrête sa poussette à deux places. Une des nombreuses aperçues dans un cortège décidément très familial. « Je suis professeur et maman de trois enfants : ce changement de loi me touche doublement. D’habitude, j’ai trop mauvaise conscience à faire grève car je suis attachée à la progression de mes élèves. Le samedi, c’est donc l’idéal : c’est très important pour moi d’être là, et d’y être avec mes filles. »
Rendez-vous le 12 octobre
Même réflexion pour Renée, retraitée qui n’en est pas à sa première manif. « Y a de quoi être là. C’est urgent, pour les jeunes, pour l’avenir », s’anime-t-elle en cherchant des yeux, dans le flot des manifestants, sa voisine de 86 ans ! Un peu plus loin, un militant du Nouveau parti anticapitaliste distribue à tout-va des billets de 500€ d’un nouveau genre, portant effigie du ministre du Travail et ce slogan : “parce qu’ils le volent bien !”
“Sarkozy, on arrive à toute vitesse” scandent pendant ce temps des représentants de Solidaires et de Sud, avant de courir sur quelques mètres. A 12h30, les manifestants se dispersent petit à petit, non sans s’être fixé de nouveaux rendez-vous “pour une autre réforme des retraites”. Avant même le départ du cortège, à 11h du rond-point de l’Europe, les représentants syndicaux voyaient déjà plus loin que la journée d’hier. « Nous appelons à des assemblées générales dès lundi, dans les entreprises et services, pour préparer la mobilisation du 12 octobre et décider de la suite à donner à d’éventuelles grèves reconductibles. Sauf si le gouvernement change d’optique bien sûr », lançait ainsi la CGT par la voix de Philippe Cottet.
par la rédaction du DL le 03/10/2010 à 05:00