Monsieur le Préfet,
Citoyens des Hautes Alpes, nous nous adressons à vous parce que nous sommes inquiets du sort réservé à madame Maboy et à sa fille Ketshia après le refus par vos services d’un permis de séjour et l’ordre de quitter la France pour retourner au Congo.
Madame Maboy a fui la République Démocratique du Congo pour échapper aux persécutions qui ont provoqué la mort de son père et la disparition de son mari et de son fils âgé de dix ans.
Elle vit à Gap depuis plus de deux ans avec sa fillette de cinq ans, toutes deux parlent parfaitement le français, elles ont tissé des liens déjà solides et démontré leur capacité à s’intégrer, la mère dans les associations où elle a travaillé, la fillette à l’école où elle est scolarisée et appréciée comme une bonne élève. Madame Maboy a reçu la promesse d’une embauche en CDI à temps complet sous réserve de régularisation de sa situation administrative.
Si madame Maboy se soumettait à votre décision et retournait à Kinshasa -dont vous n’ignorez pas le climat de désordre et de violence-, elle courrait un très grand risque de subir avec sa fille le même sort que son père, son mari et son fils.
Nous ne voulons pas partager la responsabilité de l’expulsion d’une femme et d’une enfant vers un pays où elles risquent leur vie de façon aussi évidente.
Aussi nous vous demandons de donner une suite finalement favorable à la demande de régularisation présentée par madame Maboy, en vertu des principes de fraternité et d’humanité qui sont les nôtres, valeurs fortes de notre tradition républicaine, héritage de la Résistance et de la longue tradition du Refuge dans lequel nos vallées haut-alpines se sont toujours singulièrement inscrites au long des vicissitudes de l’histoire française, européenne et désormais mondiale.
D’avance, monsieur le Préfet, nous vous en remercions.