La valse des chiffres pour nous laisser toutes et tous étourdis ! Quoi qu’on pense, les meneurs de bal ont du métier.
Avec tous les milliards qui disparaissent et s’annoncent, on en oublierait presque l'essentiel : les mesures d’austérité en France comme en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Grande-Bretagne… sont faites pour montrer aux « marchés » que les gouvernements sauront tenir leurs peuples tranquilles.
Ils ont, cependant, changé le rôle de la Banque centrale européenne (BCE), et mis en place des mesures de politique économique européenne, alors qu’ils affirmaient cela impossible et « folie de démagogues » en 2005, lors de la campagne sur le Traité Constitutionnel Européen, et de nouveau il y a un an, avec le Traité de Lisbonne. Malgré les mesures décidées qui constituent un formidable cadeau aux marchés financiers, l’inquiétude des marchés demeure et les bourses s’affolent.
Une vision un peu simple serait de croire que « les spéculateurs » ont imposé leurs dictats aux gouvernements européens. Dans les faits, cet ensemble de mesures autorise la « Commission » européenne à contrôler les budgets des divers Etats. On juge sans peine de quelle « démocratie » ces gens se réclament : désignés par des chefs d’exécutifs, Barroso et les autres commissaires de l’UE auront ainsi le droit de faire obéir les Parlements et gouvernements qui ont encore des comptes à rendre à leurs électeurs. Et, quand on sait le poids des lobbies à Bruxelles, membres des « commissions » qui entourent les membres du Conseil des ministres…
L’Etat néolibéral progresse et les inégalités dans le même temps.
Une volte-face s’impose.
Quand ils invoquent « dettes », « déficit » et « marchés », ceux qui nous gouvernent doivent trouver une réponse à la hauteur : le rejet populaire doit être à la fois social, politique, et institutionnel.
Un moratoire sur les dettes publiques doit être exigé : aucun « déficit » ne doit être reconnu, aucune dette ne doit être payée sans avoir au préalable réalisé un audit pour savoir l’origine et les responsables de ces dettes. Par exemple, sont illégitimes les dettes liées aux « produits toxiques », qui mettent à la faillite des communes, des départements, des régions. Comme les dettes du Sud pour le Nord. Les dettes odieuses ne doivent pas être acquittées. (voir le communiqué du CADTM).
Qui ont été les profiteurs des politiques et de la « dette » actuelles ? Qu’on fasse le décompte des cadeaux au patronat et aux actionnaires, des fortunes qui ne paient pas d’impôts depuis des lustres du fait des avantages de certains emprunts et d’une fiscalité favorisant les spéculateurs ! Beaucoup de celles et ceux qui veulent profiter encore doivent finir par être poursuivis en justice !
On le sait : ils ont accumulé des richesses pour spéculer. On voit leur gâchis. Oui ! il faudra une révolution démocratique pour détruire, remplacer et dépasser le système capitaliste , afin de développer des activités utiles du point de vue social et écologique, contre les inégalités et les injustices. Nous voulons que cela soit largement discuté. Cela ne pourra se faire sans un large débat citoyen, et sans des mobilisations populaires massives.
Le 27 mai, une étape pour faire entendre les exigences populaires.
Nous savons que la solution aux questions d’avenir des retraites est tout de même à portée, à condition de briser les ambitions de Sarkozy et de ses amis de casino et de « Bourse ». Pour le financement des retraites il suffit de passer de 1,7 % du PIB à 2,6 % d’ici 2050 ( http://www.exigences-citoyennes-retraites.net/ ) . Pour résister aux marchés, il faut nationaliser des banques afin d’avoir un pôle financier public fort pratiquant des taux d’intérêt qui assèchent la « Bourse ». Et, pour éviter que cela ne recommence, il faut également une réforme de la fiscalité qui fasse payer les profiteurs (les niches fiscales font 140 milliards d’euros selon la Cour des Comptes), qui supprime les divers cadeaux au patronat ( sur les bas salaires, les heures supplémentaires, les « systèmes d’intéressement » et autres « fonds salariaux »).
Oui ! Il faut faire payer les riches, les profiteurs.
Dans l’action le 27 mai, à l'initiative des organisations syndicales qui appellent à des grèves et à des manifestations , nous voulons contribuer au développement d'une mobilisation d’ampleur. A cette majorité au service de quelques-uns, nous voulons opposer les exigences de justice et de solidarité du plus grand nombre. Elles sont porteuses d'une tout autre politique. Cela suppose notamment le plus large front social, syndical, politique.