par La Rédaction du DL | le 01/04/10 à 05h05
"Collège en danger", "éducation méprisée".
Mardi soir, deux immenses banderoles ont été accrochées sur le mur du collège de Veynes. Parallèlement, professeurs, parents d'élèves venus parfois en famille, se sont installés dans les locaux, bien décidés à y passer la nuit. Des tentes ont été installées dans les couloirs, des sacs de couchage dépliés...
Le collectif composé de parents et d'enseignants du collège souhaitait ainsi protester contre la fermeture annoncée d'une classe de troisième à la rentrée 2010. Une nouvelle action à rajouter à toutes celles qui ont été organisées depuis maintenant six semaines.
Délogés par les gendarmes
« Nous étions une cinquantaine en début de soirée » indique l'un des professeurs du collège.
Vers 21 heures, les manifestants ont reçu la visite des forces de l'ordre qui leur ont demandé de quitter l'établissement. Ce qu'ils ont refusé de faire.
Finalement, vers une heure du matin, les manifestants ont été transportés à l'extérieur du bâtiment par les gendarmes, après que l'électricité eut été coupée dans le bâtiment pour essayer de les faire partir d'eux-mêmes. Les banderoles ont également été enlevées.
L'inspecteur d'académie devrait se rendre au collège de Veynes le jeudi 22 avril. « Je l'ai annoncé au collectif, par mail la semaine dernière. Les parents et les professeurs m'avaient invité à me rendre au collège en même temps que Jean-Michel Arnaud. Je ne pouvais pas ce jour-là. Je leur ai répondu le soir même que je viendrais après les vacances de printemps » indique Pierre Barrière, l'inspecteur d'académie, alors que les représentants du collectif disent avoir appris ce rendez-vous de la bouche des gendarmes, lors de l'occupation du collège.
« Nous souhaitons entamer une vraie négociation avec l'inspecteur. Et nous attendons qu'on nous réponde autre chose que "nous verrons les effectifs de juin" » indique un professeur.
« Veynes a les moyens
d'ouvrir une quatrième
classe de 3e »
C'est pourtant ce que compte faire l'inspecteur : « On revoit toujours les situations en juin avec les effectifs réels. Si le recalage est nécessaire, il se fera » indique Pierre Barrière. « Mais je l'ai dit et le répète. Le collège de Veynes a, avec la dotation globale horaire qui lui a été attribuée, les moyens d'ouvrir une quatrième classe de 3e, si le conseil d'administration le décide. Et la dimension Zep (zone d'éducation prioritaire) a bien été prise en compte ».
L'inspecteur a donc décidé de se rendre à Veynes, le 22 avril, « pour discuter pédagogie, mais pas pour revoir les effectifs ».
De son côté, le collectif souhaite rester mobilisé. Il essaye actuellement d'obtenir un rendez-vous avec le recteur d'académie. Il prévoit également d'autres actions symboliques. « À la rentrée, le mouvement repartira » annonce un professeur. Et un autre de renchérir : « On ne lâchera rien ».
Véronique OURY
Paru dans l'édition 05A du 01/04/2010