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ACIERIES ET FONDERIES DE PROVENCE Le PDG de la Scop s'explique : "Nous sommes à la recherche d'un repreneur"

Par la rédaction du DL

La Société coopérative ouvrière de production (Scop) des Acieries et Fonderies de Provence (AFP) a déposé le bilan.

Le tribunal de commerce a aussitôt prononcé sa mise en redressement en nommant deux administrateurs judiciaires, Me Gilibert pour défendre les intérêts de la Scop et Me Lageat pour faire valoir les droits des créanciers (lire notre édition d'hier).

La Scop est aujourd'hui en cessation de paiements : les dettes (environ 1 million d'euros) ne sont pas épongées et les salaires du mois d'août n'ont pas été versés aux 60 employés de l'entreprise de métallurgie argentiéroise.

Toutefois, Jocelyn Thilly, le président de la Scop (il a succédé à Robert Claverin, récemment décédé) ne se cache pas derrière les difficultés économiques et financières : « Je fais face à cette situation car je veux croire que tout n'est pas noir ».

Pourquoi AFP-Scop a-t-elle déposé le bilan ?

Jocelyn Thilly : - « En un an, les commandes ont baissé de 40 % (ndlr, en 2008, le chiffre d'affaires de la société était de 13,6 millions d'euros). Notamment à cause de l'effondrement des marchés pétroliers.

Aussi, nous avons rencontré un problème de "process" en interne (ndlr, une commande d'un million d'euros a été renvoyée à AFP-Scop après qu'un client eut constaté un défaut de fabrication sur des pièces). »

Comptez-vous stopper l'activité de production ?

- « Pour le moment, tout le monde travaille. L'activité est maintenue. Mais c'est une course contre la montre permanente car il faut trouver de l'argent au jour le jour ».

« Il faut rassurer les salariés, ils seront payés »

Les 60 salariés seront-ils payés pour ce travail ?

- « Les salaires du mois d'août n'ont pas été versés, c'est vrai. Ça crée de la tension de l'entreprise. Mais il faut rassurer les salariés, ils seront payés : soit par la société si nous trouvons l'argent nécessaire soit par l'AGS (ndlr, l'Association pour la Gestion du régime de garantie des créances des salariés intervient lorsqu'une entreprise est en redressement judiciaire) ».

En tant que président, quel est votre rôle pendant cette période délicate ?

- « Actuellement, je cours partout. Mon rôle à moi, c'est de trouver le maximum de fonds pour perdurer pendant cette période de transition. Je dois aussi trouver de nouveaux marchés pour essayer de relancer la trésorerie. Pour le reste, c'est Me Gilibert qui tient les rênes ».

Qu'attendez-vous justement de cette mise en redressement judiciaire ?

- « Le but c'est de trouver un repreneur. Pour l'instant, nous n'avons aucune piste concrète, uniquement des bruits de couloir. Mais je sais qu'il y a des groupes français voire italiens qui font la même chose que nous et qui peuvent être intéressés pour reprendre les AFP car nous sommes sur une niche spécifique. Je fais confiance à Me Gilibert pour nous trouver un repreneur. »

Qu'est-ce qui vous fait penser qu'une autre société puisse être intéressée par la reprise des AFP ?

- « Nous avons un bon outil de travail et des connaissances spécifiques : tout n'est pas noir. Mais pour qu'on s'en sorte, il faudra passer par un plan de restructuration ».


Propos recueillispar Yoann GAVOILLE
Paru dans l'édition 05A du 16/09/2009

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