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  • GAP : « Fin du moi, début du nous »? par Leo Artaud

    Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère vivable ?, crie la Terre d'une voix rauque, asphyxiée par le CO2. Est-ce par amour que l'homme la maltraite ainsi ? de trop l'aimer, qui la roue de coups à en rompre sa propre existence?

    Et tous ces enfants que l'ont met au monde, dans ce monde que l'on détruit, est-ce aussi par amour que nous les condamnons à une vie asséchée... Un avenir aride et stérile? Qu'avons-nous à reprocher à nos enfants de les priver de la seule beauté des quatre saisons, des oiseaux, des poissons, des insectes, de la vie qui fourmille autour de soi? De quoi les punissons-nous en les empoisonnant de la sorte?
     
    L'humain est un animal mentalement malade. Un schizophrène dangereux qui coupe la branche sur laquelle il est assis pour générer des profits immédiats qui assurent son extinction dans un non avenir proche. Il salit tout ce qu'il touche... Pille, violente, brûle, exploite. Il ne donne à ses semblables qu'une valeur économique. Il pleure des cathédrales de crocodile mais se rit de sa maison qui s'effondre. Il sauve ses banques qui financent la fonte des banquises.
     
    L'humain nuit à son propre entourage... l'humain tue ! Mais il est légal. Il est civilisé, cet-à-dire qu'il est poli et bien habillé pour s'atteler à sa tâche destructive. Il met des blouses blanches dans ses laboratoires montsantois, des uniformes dans sa police, des lois sophistiquées dans sa société, des livres de compte parfaitement alignés dans ses grandes écoles, des souliers vernis et des cravates impeccables sur ses affiches électorales. L'humain est un morpion... Distingué ! Avec un petit plus, tout de même, sur ses frères phtyrus... Il est un animal qui peut guérir. Il a le pouvoir de dépasser sa condition d'être nuisible pour se transformer en une bestiole tout à fait charmante et aimable à son environnement. C'est une différence qui pèse.
     
    Tout l'enjeu de la prise de conscience écologique ne tient pas dans des mesures ici et là, mais dans un dépassement de ce qui nous fait humanité. Ne plus songer à notre propre survie, mais à la vie, dans sa globalité, sera le futur ou ne sera pas. Faire tomber les frontières entre tout ce qui nous relie, les hommes comme la plus petite étincelle de vie organique, est l'utopie de ce dépassement vital. Se dire que l'humain n'a pas le monopole de ce qui fait l'humanité et que sans les oiseaux, les poissons, les insectes, la vie qui fourmille autour de soi... Il n'y a rien... Même pas la beauté du silence du désert.
     
    Voilà ce qu'on voit dans les yeux de ces milliers de mômes, jeunes et vieux,  qui ont manifestés ce vendredi 24 mai dans toute la France et dans le reste du monde. Près de 600 au départ du rassemblement à Gap devant le lycée Dominique Villars. Cette mobilisation doit préparer la grande semaine de grève et d'actions mondiale du 20 au 27 septembre prochain. Il s'agira de s'inviter au sommet de l'ONU pour le climat. à vos agendas !
     
    Leo Artaud

  • POUR L’OUVERTURE D’UN DÉBAT STRATÉGIQUE  !

    Ensemble ! souffre, comme toutes les organisations politiques, d’un manque d’orientation stratégique claire. La réflexion sur le sens de ce qui fondait Ensemble ! avait été engagée avec le travail réalisé autour du texte « refonder un projet d’émancipation » en 2015. Depuis, nous avons pour le moins perdu de vue cette dimension essentielle pour une organisation politique.

    Lors du dernier CN, nous avons été un certain nombre à estimer que Ensemble ! devait reprendre cette réflexion, d’autant plus que le mouvement social en cours pose les questions de la transformation en termes nouveaux.
    Le présent texte n’est pas une résolution politique mais un premier questionnement non exhaustif pour ouvrir un chantier stratégique. Il a pour objet de susciter un large débat sur ces questions au sein de notre mouvement.
    Lorsqu’en politique, l’on parle de stratégie, de quoi s’agit-il ?
    Il s’agit de construire une cohérence entre un objectif révolutionnaire - car nous nous réclamons bien du dépassement du système capitaliste par la révolution - et le chemin pour y parvenir. Comment une vision à long terme influe sur les choix et comportements immédiats ? Comment des axes dessinant les contours d’une autre société que celle dominée par le capitalisme permettent de répondre aux urgences, aux luttes et aux échéances ? Et ce, en leur donnant du sens et de manière à ne pas se comporter comme un mouvement sans cap ni boussole.
    L’élaboration stratégique ne peut être menée qu’en lien avec les luttes et les expérimentations alternatives, elle doit se faire en commun avec des forces syndicales (qui se posent la question d’un syndicalisme de transformation de la société) associatives (qui visent à construire un autre monde) des acteurs-trices sociaux, intellectuel-le-s et culturel-le-s, les citoyens et citoyennes en mouvement …
    Comment sortir du capitalisme ? Comment redéfinir ce qu’est la Révolution ?
    Quels outils pour assurer le partage des richesses, Faut il s’en tenir au partage des richesses, quelle place pour le « marché » ou sinon, quelle alternative au « marché » ?
    Comment développer une citoyenneté vraiment active, une égalité réelle et une société qui ne laisse personne de côté ?
    Notre référence à l ’écologie n’implique t’elle pas remettre en cause les rapports de domination créés par la marchandisation, y compris ceux sur la nature?
    La citoyenneté dans la cité est-elle compatible avec la subordination dans le travail ? Faut-il mettre en cause le droit absolu d’user et d’abuser de la propriété ?
    Face aux tensions internationales croissantes, comment promouvoir la paix et le désarmement comme condition première du développement de l’humanité ?
    I. Sortir du capitalisme
    Les contradictions internes à la reproduction du capital offrent-elles les mêmes possibilités que ce qu’elles étaient lors de la majeure partie du siècle précédent ? Le capitalisme a subi des mutations structurelles importantes : modifications technologiques et révolution de l'information et de la communication, modifications des appareils productifs, mondialisation, financiarisation des activités économiques, ... qui doivent nous obliger à une analyse de la société française actuelle dans son insertion internationale, avec des nouvelles formes de rapports salariaux, des extensions de la marchandisation, une marche vers l’autoritarisme et l’arbitraire et le recours à la tension internationale comme incitation aux réflexes grégaires. Quelles sont les effets de ces bouleversements sur les classes ? Le système capitaliste est-il socialement, démocratiquement, écologiquement aménageable ? Peut-on espérer une restauration du compromis fordien comme lors du New-Deal ou de ce que l’on a appelé les « trente glorieuses » ? Que penser de l'option du Green New Deal ?
    II. Comment ?
    A la place de la rupture instantanée type « grand soir », qu’entend-on par « transition » ou « processus », une construction dans une durée plus longue ? Une révolution longue, donc, dont les germes - le « déjà là » - existent y compris dans la société actuelle. En quoi l'autogestion n'est-elle pas seulement un objectif pour plus tard ? - La question du pouvoir (et des appareils d’état), faut-il le « prendre » ? Qui le « prend » ? Pour sortir du capitalisme, quels instruments pour la construction de l’auto-organisation ?
    Dès lors quels types de rapports concevoir entre notre visée à long terme d’Émancipation de tous et toutes et le traitement des enjeux les plus immédiats ? Ne peut-on pas mettre en débat public des éléments d’alternative globale pour modifier les rapports de force et les perspectives ici et maintenant, mettre en perspective l’existant (les coopératives, les expériences écologistes par exemple …). Comment articuler développement des expérimentations de terrain et lutte globale contre le capitalisme ? Comment concevoir l’appropriation sociale dans le contexte de mutation du capitalisme (entreprises-monde s’autonomisant par rapport aux États, éclatement des processus de production, centres de décision de moins en moins identifiables…) ? Quelles réponses apporter à la dimension écologique de la crise globale et à l’urgence climatique ?
    • Du point de vue de la définition des objectifs de luttes immédiates.
    • Du point de vue de la convergence de situations sociales diversifiées. Nous devons assumer la nécessité d’un front, d’un bloc historique. Comment prendre en compte la complexité et la dispersion des classes sociales dans un projet unificateur (exclus, précaires, couches techniciennes, diplômés-déclassés : quelle place pour quel syndicalisme ? ) ? Quels rapports établir entre lutte des classes et rapports sociaux de genre et « ethniques » ? Dit autrement y a -t-il des causes plus importantes que d’autres ou le rassemblement de situations éclatées peut-il se faire sur la base d’un double dénominateur commun : la cause du problème et ce que veut dire tout de suite pour chacun/e Émancipation ? Quel féminisme et quel antiracisme aujourd’hui ?
    • Du point de vue de notre opposition aux dérives sécuritaires, aux atteintes et aux menaces contre les droits et les libertés et à la mise en place d’états autoritaires dans différentes régions du monde quel antifascisme aujourd’hui ?
    • Du point de vue des capacités transformatrices du mouvement populaire et de la question de l’état. La crise démocratique n’est-elle pas une crise du système représentatif ? S'agit-il de l’améliorer ou de le dépasser ? Y a-t-il un moment où le mouvement populaire doit confier la réalisation de ses objectifs et le passage à la loi à d’autres qu’à lui-même ? Il est indispensable de penser les conditions nécessaires au dépassement du système de « représentation », hérité de la « démocratie bourgeoise », et à l’avènement d’une démocratie active. ? Dit autrement : l’autogestion est-elle un horizon lointain ou aussi le moyen, comme pratique immédiate, d’aller de l’avant ? Quelles conséquences en tirer quant à notre approche des échéances électorales .
    • Comment prenons-nous en compte la nouvelle culture politique exprimée dans les nouvelles mobilisations et révolutions qui ont émergé depuis 2010/2011, les mouvements des places... etc : démocratie réelle, horizontalité, refus de la représentation, des chefs et de la hiérarchie, combinée à des pratiques de désobéissance et de non-violence mais aussi, parfois, le refus de condamner la violence utilisée par une une partie même de ces mouvements ?
    • Quelles conséquences en tirer sur les rapports entre le social et le politique ?
    III Un nouvel internationalisme à la hauteur des enjeux actuels
    Comme nous y invite le mouvement altermondialiste, il faut reconsidérer les rapports entre luttes locales, nationales et internationales ; comprendre comment avec des cultures et une histoire différentes chaque peuple est confrontés aux mêmes antagonismes.  Cela montre qu’il faut-il reconsidérer ce que l’on entend par internationalisme et stimuler les initiatives de coopération . Comment penser les institutions internationales qui remplissent des fonctions « étatiques supranationales » et concevoir une action sur ces terrains ? Libérer l’Europe de la domination du capital est un enjeu actuel .
    Au-delà de la persistance de la « question nationale » et du droit à l'auto-détermination qui se posent en France (Corse, Kanaky...), en Europe et à l'échelle mondiale, quelle analyse faisons-nous de ces questions en ce qui concerne l'Alsace, la Bretagne, l'Occitanie et d'autres « territoires de France » ?
    L’organisation révolutionnaire
    La crise généralisée des structures organisées, qu'elles soient associatives, syndicales et plus encore politiques est un élément important du contexte actuel. Pour beaucoup, et notamment dans la jeunesse, se mobiliser n'implique pas de s'organiser, alors que c'est pourtant une nécessité.Cette crise doit donc nous convaincre de ne pas reproduire l'existant : ne doit-elle pas nous inciter à réfléchir et à inventer d'autres formes d'organisations que celles du passé ?
    Nous devons comprendre les comportements identitaires qui touchent toutes les organisations et en font un facteur de crise. Faut-il l’expliquer par une panique devant le risque de « perdre le sens » ; est ,un réflexe de survie, ou la seule défense d’un intérêt bureaucratique ? 
     Certes, la force motrice des transformations révolutionnaires est la grande masse des exploité/e /s et des dominé/e/s ; mais il reste à permettre le passage d’aspirations individuelles à l’action collective.  Ne faut-il pas repenser l’organisation à partir de tout ce qui précède ? Comment les individus peuvent-ils s’organiser, « s’organiser» ou « être organisé-e-s » ? Quelles sont alors les fonctions essentielles  d’une organisation révolutionnaire, ses caractéristiques, ses contours ? Et quelle devrait être sa structure ?
    Il nous faut à partir de ces questionnements (et d’autres immanquablement à venir) définir stratégiquement l’orientation, le fonctionnement et la place d’Ensemble ! 
    Le groupe de travail : Etienne ADAM (14), Bruno DELLA SUDDA (06), Jean Louis GRIVEAU (29), Marie- Claude HERBOUX (14), Cecile LEROUX (05), Sylvie LARUE (35), Béa WHITAKER (75), Pierre ZARKA (71)
    Si nous avons été désigné-e-s par un certain nombre de camarades réunis le 9 avril (au CN) pour mettre en forme ce questionnement, il va de soi que celui-ci s’adresse à qui veut participer à un travail de dimension stratégique soit de manière individuelle soit avec son collectif. Vous pouvez d’ores et déjà si vous le souhaitez répondre à ce mail sur la liste du CN. Et, afin de favoriser les dialogues sans que tous les mails ne se mélangent avec les autres discussions ou informations d’Ensemble !, nous allons mettre sur pied une liste de travail spécifique à laquelle chacun/e pourra avoir accès ce qui favorisera les dialogues.
  • Tribune : Les élections européennes vues de gauche.

     

    La confrontation électorale pour les européennes est si mal engagée qu'elle ne peut que renforcer au sein de l'électorat populaire et de gauche un mouvement d'abstention. Celui-ci trouve son origine dans toutes les déceptions depuis 2005…

     

    A celles et ceux qui se posent la question d'accompagner ce retrait, ou d'appeler à un vote blanc ou nul, nous voulons rappeler qu'il convient de ne pas relativiser deux éléments.

    • Le premier est que l'invitation au désengagement est portée de longue date et de manière théorisée par des organisations, celles qui sont les plus anti-européennes, non par critique de l'UE mais par une hostilité à l'Europe empreinte de chauvinisme et cultivant la mythification d'une prétendue "souveraineté nationale". En France, on peut juger dérisoire l'appel au boycott du Pardem, le sont moins les campagnes de Dupont-Aignan, Philippot ou Asselineau, qui rendent compatibles ces mêmes  positions et une participation électorale.
    • Le second, plus important, est qu'un tel retrait, qu'on le veuille ou non sera compris comme participant d'une relativisation, sinon d'une neutralisation, de l'importance politique de ce qui est en train de se jouer. Cela s’accompagne de l’illusion qu’il serait possible de se défendre sans des liens et un combat commun  avec les travailleurs des autres pays d’Europe.
      C'est à ce point décisif qu'il convient d'apporter attention.

     

    Quels enjeux ?

    Une réalité politique à présent installée est la domination de la rivalité Macron/Le Pen. Laquelle marginalise à des degrés divers toutes les autres forces, à la seule exception sans doute de LR, pour imposer un détestable remake du 2ème tour de la présidentielle !

    Ce mauvais scénario prend force parce qu'il est voulu et vulgarisé par les deux protagonistes, c'est-à-dire les deux forces qui font la course en tête.  Cet effet de couple produit une réduction du champ à une opposition binaire : "progressistes" contre "nationalistes" dit l'un, "patriotes" contre "mondialistes" répond l'autre. Un jeu de miroirs où les signes positifs et négatifs sont inversés, mais confirmée ladite opposition !

    Alternative parfaitement fallacieuse et pernicieuse : à partir d'une tacite acceptation du capitalisme mondialisé se confrontent deux visions de ce que pourrait/devrait être l'UE. Soit  par un renforcement des institutions supranationales, soit à l'inverse celui de la prédominance des institutions nationales. Il s'agit de deux politiques capitalistes, assumant de surcroît les actuels impératifs néolibéraux. Non réellement alternatives, elles ne rompent ni l'une ni l'autre avec le nationalisme sous ses diverses variantes, ni ne proposent des réponses positives aux aspirations des classes populaires. Toutes deux réactionnaires, elles ne renvoient pas pour autant à des choix équivalents, dans la mesure où l'une engage sur la voie d'un néofascisme dont on ne peut ignorer les conséquences en termes de démocratie et de solidarité quant au devenir de nos sociétés.

    Que cette opposition se présente comme la grille de lecture qui s'impose pour comprendre les enjeux et guider les choix électoraux, voici une réalité qu'on ne peut pas esquiver.

    Sa portée est en effet destructrice, et ce de manière combinée au double plan européen et national. Elle tend à imposer qu'il n'y a pas à l'échelle de l'Europe d'avenir possible qui soit d'ordre un tant soit peu social, écologique et démocratique, et à frapper d'obsolescence définitive le clivage gauche/droite en  ce qu'il traduit de manière très déformée les oppositions de classe.

    Il s'agit là d'un autre point de convergence entre Macron et Le Pen. Le premier n'a jamais dissimulé son objectif de confirmer lors des européennes  ce qu'il a engagé avec la présidentielle (l'hégémonie d'un "bloc central"), la seconde cultive de toujours le thème d'extrême droite du "ni gauche, ni droite"...

    Certes, dans le contexte de la  crise provoquée par la mobilisation des Gilets jaunes, se dessinent des évolutions qui tendent à modifier les rapports de forces électoraux : Macron perd en attractivité sur sa droite, ce qui se traduit par une remontée de la droite LR et la possibilité pour Le Pen d'arriver en tête de l'élection. Mais cela traduit un glissement à droite  supplémentaire du champ politique et une aggravation de l'affaiblissement des forces à gauche.

    Une gauche "façon puzzle" (1)

    Se manifeste  à gauche l'impuissance à s'opposer à la logique destructrice qui la mine.

    Pour une première raison : elle-même est percutée par la contestation du clivage gauche/droite. Soit qu'au nom d'un prétendu "populisme de gauche" (avec la théorisation d'une opposition peuple/oligarchie censée se superposer, voire se substituer au clivage gauche/droite) elle y adhère à sa façon, soit qu’elle ne sache quelle réponse efficace y apporter.

    A quoi il faut ajouter la pente sur laquelle Yannick Jadot engage EELV, celle d'une écologie se distanciant de la référence à la gauche et à la dimension sociale, se moulant sur l’idée d’un possible "progressisme" social-libéral-écologique.

    Les manifestations de cette faiblesse sont multiples. Le scénario du "référendum anti-Macron" à l'occasion des européennes rencontre un écho dans la mesure où il paraît en phase avec l'affaiblissement du gouvernement sous les coups du mouvement des Gilets jaunes. Reste qu'il escamote la nécessaire articulation avec les enjeux européens. Or, à cette échelle le vrai "non à Macron" est celui de Le Pen/Salvini et consorts... Un aveuglement qui renvoie sans doute à une incapacité ancienne et ancrée à assumer le caractère déterminant des enjeux européens. Cela à la différence précisément de Macron et Le Pen qui pour leur part proposent une effective combinaison des enjeux nationaux et européens.

    C'est dire qu'on est loin d'en avoir fini, au-delà des péripéties actuelles, aujourd'hui d'ordre électoral, avec le travail nécessaire pour relever les défis existentiels auxquels la gauche de demain restera confrontée.

     

    Continuité d'une bataille

    Quels que soient les désaccords existant au sein d'Ensemble, et plus largement à gauche, il n’est pas possible de "se désintéresser" de ce qui se joue à l'occasion de ces élections.

    A côté des camarades qui d'entrée de jeu ont estimé qu'il n'y avait pas d'autre choix possible que de s'inscrire dans la dynamique FI, nous avons mis en oeuvre de manière déterminée une orientation opposée. Celle défendant l'idée qu'il y avait nécessité et possibilité d'une liste unitaire à gauche, défendant une orientation de transformation sociale, démocratique, écologique, féministe, de portée européenne et à visée internationaliste. Une unité impliquant PC, Génération.s, Ensemble, Diem 25, Nouvelle donne... Hypothèse qui en cas de sa réalisation aurait fait pression sur FI, voire sur EELV et Place publique, contraignant ces forces à s'interroger sur leur cavalier seul pour ces élections.

    Nous avons échoué à faire aboutir cette bataille. Nous devons le reconnaître, mais aussi refuser l'explication selon laquelle cette bataille était inutile, voire relevait d'une orientation erronée.

    L'image de la "gauche puzzle" parce qu'elle est pertinente mérite d'être interrogée. S'il y a puzzle, c'est qu'existe, qu'on le veuille ou non, qu'on le regrette ou s'en félicite, un périmètre commun, un dessin sinon un dessein, pour  ces pièces dispersées. Cette gauche est aujourd'hui confrontée à un paradoxe. L'obligation d'expliquer ses divisions génère un débat quant aux désaccords existants, lesquels sont réels et au demeurant évolutifs (ce dont par exemple témoignent les échanges nourris à propos des traités et du degré de rupture préconisée avec eux). Mais, alors qu'une unité électorale assumée aurait permis un débat politique intéressant, la division imposée conduit à rendre ces échanges inaudibles par la grande majorité de l'électorat de gauche. Laquelle perçoit ces rivalités comme déterminées par des intérêts médiocres n'ayant que peu ou rien à voir avec les enjeux de ces élections. Du coup, c'est la double peine : ce qu'on perd en débat politique, on le paye aussi en termes de crédibilité électorale.

    La gauche dans toutes ses composantes commence (car ce n'est qu'un début) à payer la note. Cela par l'incapacité à s'opposer aux confusions qui démobilisent et désorientent l'électorat populaire. Celles-ci sont légion. Par exemple un mixage entre enjeux européens et enjeux nationaux qui, loin de pouvoir expliquer la combinaison entre les deux, conduit à s'y empêtrer. Ou lorsqu'au "voter pour quoi ?" s'ajoute le "voter pour qui ?".

    Toutes choses qui valent confirmation que la bataille d'hier qui visait à éviter cette situation devait être menée. Et qu'il est important pour demain de ne pas céder sur ce point. Car aux motivations politiques qui l'ont guidée sont associés les éléments qui demain doivent permettre de travailler à se désengager des ornières où la gauche aujourd'hui s'embourbe. Et pour combattre les voies dangereuses où les droites et extrêmes droites entraînent nos sociétés.

    Pour qu'à gauche on échappe demain à la spirale de l'auto-destruction il faudra reprendre à nouveaux comptes les questions auxquelles il n'a pas été répondu.  Dans l'immédiat, pour le 26 mai, il est justifié d'expliquer qu'à gauche il est impératif de voter, et qu'on peut le faire sans cautionner une des listes contre les autres. Car toutes à des degrés divers portent une part de responsabilité dans la division, et aucune ne propose une orientation pleinement satisfaisante au regard des problèmes auxquels nous sommes confrontés. Cela veut dire un appel à voter de manière indifférenciée à gauche, chacune et chacun étant maître de déterminer quelle liste paraît la moins mal à même de porter les réponses aux défis de la situation. Une position qui peut être comprise sans trop de difficulté par qui s'intéresse à ce qui se débat dans Ensemble, sinon de ce que dit Ensemble...

     

    10.05.2019

    Pierre Cours-Salies, Michelle Ernis, Roland Mérieux,

    Cécile Silhouette, Francis Sitel

  • Mine de rien

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  • Le 9 mai 2019, toutes et tous en grève et en manifestation pour l'avenir de la Fonction publique

     

    Malgré un vote unanime des neuf organisations syndicales contre le projet de loi Fonction publique, le gouvernement persiste à vouloir imposer cette loi de casse sociale.

    Ce projet de réforme de la Fonction publique attaque directement les agents et les missions de service public.

    Ce projet de loi, on n'en veut pas !

    Emmanuel Macron n'est pas au service de l'intérêt général.

    Aujourd'hui, il s'attaque au statut des fonctionnaires en proposant :

    1. plus de contractuel·le·s dans la fonction publique, plus de suppressions de postes, plus d'externalisations de services publics,

    2. plus d'inégalités dans les rémunérations et les carrières, plus de mobilités contraintes, moins de démocratie sociale,

    Tout ça veut dire moins de droits pour les agents, et moins de services publics pour répondre aux besoins des citoyennes et des citoyens.

    Malgré l'opposition unanime des syndicats, le gouvernement veut faire voter ce projet en juin 2019.

    Ce projet de loi, c'est la destruction de l'Etat social. C'est l'externalisation des missions au profit du capital et au détriment des usager(e)s.

    L'intersyndicale Fonction publique a réaffirmé sa volonté de mettre en œuvre un processus de mobilisation inscrit dans la durée, dont le 9 mai sera une étape forte.

    Nous appelons l'ensemble des citoyennes et des citoyens à venir défendre nos services publics qui sont notre bien commun ! 

    MANIFESTATION à GAP 

    RASSEMBLEMENT à 10H00 

    Au choix 2 départs de manifestation : 

    l'un à l'Inspection Académique,

    (12, ave Mal FOCH) 

    l'autre à l'Hôpital de Gap 

    puis convergence vers la Cité Admninistrative Desmichels à 10h30

    pour aller tous ensemble vers la Préfecture.