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  • « Je suis consterné par le mépris de la Cour des Comptes envers les agents territoriaux »

    Philippe Laurent, président du CSFPT

     

    Philippe Laurent, maire de Sceaux et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), s’est dit « consterné par le mépris affiché dans le rapport de la Cour des comptes à l’égard des agents territoriaux ».

    Dans les communes, particulièrement visées par la Cour des comptes, 70 % des fonctionnaires sont des agents de catégorie C, dont la rémunération n’excède pas 1,2 fois le SMIC. « Comment peut-on laisser entendre que ces agents soient favorisés et bénéficient de promotions trop rapides ? », s’est indigné Philippe Laurent. « Dans un grand nombre de cas, ces agents sont à l’indice terminal de leur grade et ne peuvent espérer aucune promotion, ni aucun avancement. Compte tenu du blocage de la valeur du point d’indice, il a même fallu mettre en place une garantie spécifique pour que leur rémunération ne soit pas inférieure au SMIC, et ce, parfois après 20 années de carrière ! », souligne le maire de Sceaux.

    Quant au temps de travail et à l’absentéisme, il y a sans doute, ici ou là, des abus, comme il en existe dans l’administration centrale et dans les entreprises. « Mais ce n’est pas une raison suffisante pour jeter l’anathème sur toute une profession, qui participe avec professionnalisme et engagement à la vie quotidienne des Français dans les écoles, les crèches, les accueils de loisirs, auprès des aînés, dans les rues de nos villes et de nos villages », estime Philippe Laurent, qui rappelle « que la plupart des règles de gestion sont fixées par l’Etat lui-même : ainsi de la suppression du jour de carence en cas d’arrêt maladie, ou encore des contrôles totalement inopérants des organismes de sécurité sociale en cas d’arrêt de travail ».

    Philippe Laurent rappelle enfin que « d’immenses progrès ont été effectués depuis trente ans dans la gestion des ressources humaines au sein des collectivités territoriales » et que les chiffres bruts livrés par la Cour des comptes ne sauraient décrire : professionnalisation, formation, gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences, qualité du dialogue social. La gestion des ressources humaines des collectivités est aujourd’hui comparable à ce qui se fait dans les entreprises. L’Etat peut-il réellement en dire autant ? « J’invite respectueusement la Cour des comptes à modérer ses critiques et à prendre en compte davantage l’humain, si toutefois elle souhaite éviter de tomber dans la caricature et que ses recommandations soient accueillies avec quelque intérêt et soient donc vraiment utiles au pays », conclut Philippe Laurent.

  • Le renoncement aux soins s'amplifie, alerte l'UNCCAS

    altLe baromètre de l'action sociale locale, divulgué chaque année par l'UNCCAS lors de son congrès qui se tient à Nice ces 15 et 16 octobre, n'apporte aucun élément réjouissant : persistance de l'augmentation des demandes d'aides, avec comme premier motif les difficultés à payer loyer et factures d'énergie, progression des phénomènes de renoncement aux soins tandis que le non recours aux droits sociaux s'impose comme « un phénomène massif », selon les CCAS interrogés. Les familles monoparentales sont, elles, toujours « surexposées au risque de précarité ».

    Face à cela, les CCAS continuent de « s'adapter ». Ils ont augmenté pour deux tiers d'entre eux leur budget consacré aux aides facultatives au cours de ces trois dernières années. Ils ont du aussi revoir les critères d'attribution de ces aides afin de « répondre à de nouveaux besoins » mais aussi « pallier un désengagement ou une diminution des aides des autres acteurs locaux (conseils généraux, CAF, etc.). Mais l'essouflement et le manque de moyens gagnent : un peu moins d'un CCAS sur deux estime « ne pas pouvoir fournir davantage qu'un accompagnement a minima ».
    Au lendemain de la réunion entre les associations et le président de la République sur le suivi du plan de lutte contre la pauvreté, au cours de laquelle les grandes associations caritatives ont vivement interpellé le gouvernement sur le besoin de réponses aux constats posés par les uns et les autres, le président de la FNARS, Louis Gallois, a réitéré leur demande d'avoir des réponses à la hauteur des besoins. « Il y a en Île-de-France des mères seules avec enfants hébergés à l'hôtel avec des problèmes de malnutrition du même niveau que ceux d'un camp de réfugiés en Syrie », a-t-il notamment lancé, face à une salle tétanisée par la comparaison.
    Pour ce premier congrès du nouveau mandat municipal, l'UNCCAS a également interrogé les nouveaux élus sur leurs priorités et les a comparé avec ceux que leurs collègues ou eux mêmes avaient pu faire il y a six ans. Le résultat donne une inversion des priorités : l'aide alimentaire, jadis premier enjeu, passe derrière les personnes âgées, qui devient l'enjeu majeur, devant les aides relatives au logement. L'accès aux soins et à la santé « gagne elle clairement du terrain », faisant écho aux phénomènes de renoncement qui touchent un public de plus en plus varié, et notamment des personnes âgées avec de petites retraites.
    Dans une moindre mesure, mais néanmoins notable, la progression du thème de la petite enfance figure aussi parmi les priorités de la mandature. Elle pourrait faire écho à un autre constat, inquiétant, celui de la « diminution de la fréquentation des infrastructures périscolaires, cantines, centres de loisirs et la hausse des impayés pour ces mêmes activités ». Nouvelle présidente de l'UNCCAS, succédant à Patrick Kanner, Joelle Martinaux, adjointe au maire de Nice, a elle, voulu mettre l'accent sur ces « M. et Mme Tout le monde » dont les cas se retrouvent de plus en plus souvent dans les commissions d'aides des CCAS.

    E.S.

    Télécharger le baromètre de l’action sociale locale.