Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • 40% des structures de l'ESS (économie sociale et solidaire) rencontrent des problèmes de trésorerie

    Publié par : http://www.localtis.info
    Le : mardi 15 juillet 2014

    *************

    53% des structures de l'ESS ont connu une baisse de leurs financements
    publics entre 2012 et 2013 d'après une grande enquête menée, par France
    Active et le Conseil national des chambres régionales de l'économie
    sociale, dans trois régions (Limousin, Nord-Pas-de-Calais et
    Rhône-Alpes), et publiée le 7 juillet 2014. 40% des structures éprouvent
    des difficultés de trésorerie plusieurs fois dans l'année.

    France Active et le Conseil national des chambres régionales de
    l'économie sociale (CNCRES) ont réalisé en 2013 une grande enquête
    régionale sur les besoins de financement des acteurs de l'économie
    sociale et solidaire. Publiée le 7 juillet 2014, cette enquête a été
    menée auprès de 400 dirigeants associatifs, mutualistes, d'entreprises
    coopératives, de l'insertion par l'activité économique dans trois
    régions pilotes : Limousin, Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes. Objectif
    : mesurer l'équilibre économique de ces entités, leur accès au
    financement et leur relation avec la banque. Premier constat : parmi les
    collectivités engagées dans le financement de ces structures, l'Etat et
    les départements sont les premiers financeurs. Ils représentent ainsi
    respectivement 57,5% et 58,5% des financements publics des structures
    interrogées sur les deux derniers exercices. Les intercommunalités ont
    aussi un rôle important : dans un cas sur trois, elles sont citées comme
    financeur principal.

    Mais, entre 2012 et 2013, "les répondants concernés par les financements
    publics sont nombreux à avoir connu une baisse de cette ressource,
    signale l'enquête, au total 53% d'entre eux indiquent qu'au moins un de
    leur financeur a baissé sa contribution de façon significative entre les
    deux derniers exercices".
    Les baisses les plus fréquentes proviennent de l'Etat et des
    financements européens. En revanche, les financements issus des
    intercommunalités sont orientés à la hausse, quelle que soit
    l'implantation de la structure. Les structures de l'ESS engagent aussi
    des partenariats avec l'Etat et les collectivités, à travers des
    conventions pluriannuelles d'objectifs (CPO). D'après l'enquête, 41% des
    structures interrogées bénéficient au moins d'une CPO. "Elles
    représentent en volume 25% des engagements pris par les trois régions
    concernées par l'enquête, 20% pour les 13 départements puis 17% pour
    l'Etat et un peu moins de 10% pour les villes et les EPCI", précise le
    document.

    La commande publique est aussi un soutien important : 40% des structures
    interrogées ont répondu à un marché public, et au final 25% ont remporté
    une commande publique. Ces contrats sont d'abord signés avec les
    communes et intercommunalités (43%), les régions et départements (15%
    des marchés recensés pour chaque) et l'Etat (9%). Les associations et
    coopératives vont également chercher des ressources dans le privé, à
    travers le bénévolat, les recettes d'activité, les dons et le mécénat,
    et les cotisations.

    Des difficultés de trésorerie

    Mais globalement, malgré ces financements, 40% des structures éprouvent
    des difficultés de trésorerie plusieurs fois dans l'année, et 17% ont
    traversé une situation bancaire critique en 2013. L'insuffisance de
    trésorerie "est la problématique principale des coopératives observées
    et la troisième exprimée par les dirigeants associatifs", affirme ainsi
    l'enquête.

    Pourtant, ces structures sont en plein développement : 50% des
    associations et 84% des coopératives ont ainsi un projet
    d'investissement dans les trois ans. Et pour financer ces
    investissements, les associations recourent d'abord à des subventions
    d'investissement publiques (65%), ou privées (44%) et à leurs ressources
    propres (58%). Elles sont très peu (33%) à utiliser l'emprunt bancaire.
    Les choses sont un peu différentes pour les coopératives, qui recourent
    surtout au prêt classique (65%), de préférence aux ressources propres (52%).

    L'enquête signale aussi que ces structures sont de moins en moins
    isolées : 30% des répondants seulement déclarent ainsi intervenir seuls
    sur leur activité à l'échelle de leur territoire d'intervention (29% en
    Limousin, 21% en Nord-Pas-de-Calais et 36% en Rhône-Alpes), et seuls 11%
    déclarent ne pas avoir de partenaires sur leur territoire. Ces
    partenariats sont basés sur la mutualisation technique, la mise en
    commun de moyens pour réduire les coûts et accéder à des compétences
    manquantes, ou sur la mutualisation de projets ponctuels ou pérennes.
    Les pôles territoriaux de coopération économique (PTCE), qui ont obtenu
    une reconnaissance juridique à travers le projet de loi relatif à l'ESS
    en cours d'examen, peuvent servir à ces échanges. Le gouvernement a
    lancé début juillet une mission d'évaluation du dispositif de soutien à
    ces pôles qui passe par un appel à projets.

    Enfin, en matière d'accompagnement, les structures de l'ESS interrogées
    se tournent le plus souvent vers les réseaux et fédérations (59%), puis
    vers les dispositifs locaux d'accompagnement-DLA (47,5%) et leurs
    experts-comptables (45,9%). Viennent ensuite les partenaires publics
    (37,7%) et les partenaires privés (27,9%). Ces accompagnateurs sont
    sollicités pour partager de l'information concernant la diversification
    des financements, la communication et l'évolution de l'activité.
    L'enquête note aussi une demande qui commence à percer : l'entrée
    "Recherche et développement", ce qui "manifeste une aspiration forte des
    dirigeants vers davantage de prospective", souligne l'enquête.

    Emilie Zapalski