« 42% des Français souhaitent que les idées défendues par le Front de gauche soient davantage prises en compte par le gouvernement ». C'est le cas de la majorité des militants socialistes et de ceux qui ont voté pour F. Hollande au premier tour.
Mieux encore ! Parmi les catégories populaires, c'est le Front de Gauche qui apparait comme celui qui défend le mieux les intérêts des salariés. Voilà les enseignements d'un sondage CSA pour l'Humanité, réalisé les 21 et 22 août 2012. Il secoue un peu : il rend évidente la responsabilité qui est la nôtre !
Trois domaines brûlants, pour les semaines en cours : l'emploi, la politique répressive vis à vis des Rroms et le Traité européen d'austérité.
Nous commençons par cette question parce qu'elle est symbolique de la continuité au lieu du changement, dans nombre de décisions gouvernementales.
C'est le cas pour les mauvais coups contre les Rroms. Comment justifier de les jeter à la rue au lieu d'humaniser d'abord leur situation ? Lire ici... Pourtant, ici, les arguments de réalisme financier n'ont aucune valeur.
De même pour les droits sociaux et politiques : les étrangers d'origine y ont droit. Pas d'hésitation sur les toutes petites réformes, voulues par Hollande, sur le droit de vote aux municipales. Mais nous saisirons aussi cette occasion pour débattre de ce qui serait juste. Une alternative démocratique va bien au-delà de ce que discute et fait ce gouvernement.
Un grand nombre de fermetures et de suppressions d'emplois, ont été annoncées par de nombreux secteurs de la bourgeoisie : Doux, Fralib, Peugeot PSA, SANOFI, Arcelor-Mittal... Et le patron d'Unilever menace le gouvernement s'il soutient trop les Fralibs.
Les déclarations du ministre du redressement productif ont peu de poids. On attend toujours les lois qui permettraient aux salariés de s'opposer aux licenciements.
On attend toujours, au sujet de PSA, la seule décision urgente : que le gouvernement impose à cette direction et aux actionnaires l'annulation pure et simple de leurs décisions. La famille Peugeot, le premier exilé fiscal qui a sa fortune en Suisse, doit voir ses biens confisqués. Cette richesse servira alors à maintenir les emplois puis à discuter et réaliser les transformations nécessaires dans les productions.
Cependant, un autre signal doit être entendu. En plein milieu d'une crise de l'euro, quand la bourgeoisie a choisi d'imposer chômage et abandons d'entreprises, la volonté des salariés de reprendre à leur compte leur outil de travail apparait comme un remède à la crise. Elle est parfois largement médiatisée comme chez Fralib (agroalimentaire, Bouches-du-Rhône) ou SeaFrance (transport maritime, Nord).. Elle s'est également posée dans d'autres entreprises comme Lejaby (textile, Haute-Loire), Still (matériel industriel, Oise) ou Petitjean (métallurgie, Aube).
Ce capitalisme impose sa crise : les véritables richesses sociales, culturelles, scientifiques sont réduites ou détruites par son fonctionnement et sa logique d'accaparement privé au profit d'une minorité. L'appropriation sociale - accompagnée des formes démocratiques adaptées - apparait désormais légitime. De même que la mise en avant des SCOP.
Nous devons continuer - comme nous l'avons fait durant toute la campagne du Front de Gauche - à populariser l'idée que nombre d'entreprises n'appartiennent pas à leurs actionnaires mais aux financements publics qui les ont construites : Total, EDF-GDF, AREVA, les grands groupes du médicament, SNCF, Orange, TF1 et TDF... Les exproprier, c'est récupérer notre dû.
Nous avons aussi défendu la nécessité de nationaliser et de réorganiser le secteur bancaire pour le bien commun : nous participons aux campagnes pour un moratoire sur les dettes et pour le développement du rôle du Livret A, pour le logement social et aussi pour d'autres investissements utiles sur le plan social et écologique.
Oui, il existe un fil conducteur : il faut développer dans le débat public la validité de l'appropriation collective pour permettre un horizon dépassant les contraintes du capitalisme.
Hollande veut passer en force le plus rapidement possible sur le Pacte budgétaire. Attac et le Front de Gauche se sont déjà rencontrés pour lancer des pétitions pour un référendum mais aussi pour organiser une manifestation d'ampleur nationale à Paris, avec participation de délégations d'autres pays d'Europe avant le vote de la « règle d'or » à l'Assemblée nationale. La date et les modalités concrètes en seront précisées le 4 septembre, dans le cadre de la réunion du Collectif contre la dette. À cet égard, la Fête de l'Humanité sera un moment fort de mobilisation. La CGT annonce une campagne de pétition contre la ratification du traité budgétaire européen.
D'autres échéances européennes sont aussi annoncées comme les rencontres de Florence du 8 au 11 novembre, 10 ans après le premier forum social européen. À l'ordre du jour : la préparation d'un Sommet alternatif européen regroupant les associations, les syndicats, mais aussi les forces politiques européennes en rupture avec les politiques actuelles d'austérité de l'Union européenne.
La consolidation d'une alternative portée par le Front de Gauche se joue dans les mobilisations et les batailles politiques en cours.
Même pour celles et ceux qui déjà se projettent sur les prochaines élections (en 2014), le fait est là : Pas d'illusion institutionnelle !
Seules les forces qui seront offensives dès maintenant seront à même de représenter un espoir en 2014. Tous les espoirs des grands moments de la campagne présidentielle restent présents. Des sondages récents le montrent. Il faut nous soucier de les rendre palpables aujourd'hui.
Cela se joue dans les mobilisations pour de vraies réformes, pour des mesures radicales, pour l'abandon des décisions de la droite. Cela vaut pour les lois qui concernent le système de soins (cf. la plateforme et la pétition du Collectif Notre Santé en Danger ).
Pour ne pas nous contenter de déclarations sans effets, créons, avec le Front de Gauche, toutes les formes de regroupements militants possible. Du neuf à gauche, cela appelle une dynamique nouvelle, mêlant étroitement des personnes qui participent - même au coup par coup - aux assemblées citoyennes ou qui sortent du repli dans un domaine particulier, syndical ou associatif.
Agissons ! Nous voyons bien comment le renouvellement et l'élargissement des forces militantes est la condition indispensable pour peser en faveur d'une alternative au capitalisme et à sa gestion par le PS.
Soutien au maintien des entreprises et des emplois, dettes illégitimes, logement, avenir du système de soins, services publics, droits démocratiques, reconversions écologiques... la liste des champs de lutte est déjà longue.
Les Assemblées citoyennes sont donc concernées au premier chef pour que les mobilisations s'élargissent et se développent.