Publié par : http://www.cnajep.asso.fr/
Le : 08/11/11
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Alors que les discussions sur le projet de loi de finances 2012 sont en
cours, nous demandons aux parlementaires d’être attentifs à ce que les
politiques de jeunesse et d’éducation populaire ne soient pas sacrifiées
sur l’autel de la rigueur.
Un contexte préoccupant
La présentation du projet de loi de finances 2012 intervient dans un
contexte de crise qui fait peser de lourdes incertitudes sur les
finances publiques. Le plan de rigueur annoncé aujourd’hui par le
Premier ministre prévoit ainsi une amputation drastique des dépenses
publiques, dans le souci affiché d’endiguer la spirale de l’endettement
qui menacerait notre pays.
Cette situation rend difficilement lisible le projet de loi de finances
qui nous est présenté et rend difficilement appréciable le traitement
qui sera réservé aux associations de jeunesse et d’éducation populaire
et à leurs projets.
Ces incertitudes sont accentuées par les risques pesant sur les finances
des collectivités territoriales et sur leur capacité d’intervention,
2012 marquant la fin des mécanismes de compensation de la suppression de
la taxe professionnelle.
L’érosion continue du soutien aux associations de jeunesse et
d’éducation populaire
Si l’essentiel des lignes budgétaires du programme 163 demeure stable
par rapport 2011, nous ne pouvons que constater la nouvelle baisse (de
l’ordre de 4%) des crédits alloués aux associations nationales agréées
Jeunesse et Education Populaire. Cette nouvelle diminution vient
accélérer l’érosion continue du soutien de l’Etat aux projets que
développent ces associations. Ainsi, en l’espace de 4 ans, c’est une
véritable saignée qu’auront subie nos associations, avec une coupe
budgétaire cumulée de ‐ 25 % (de 12 M€ inscrits en LFI 2008 à 9.13 M€ au
PLF 2012).
A travers ce projet de loi de finances, l’Etat persiste donc dans son
choix de préserver les programmes et dispositifs qu’il gère en direct
(FONJEP, CIDJ, CRIJ, INJEP, OFAJ, OFQJ, AFPEJA), voire de les abonder
massivement (Service civique, Envie d’Agir) et, dans le même temps, de
retirer progressivement son soutien à une politique d’accompagnement et
de développement de la vie associative autonome.
Quelles garanties pour un service civique de qualité ?
Cette situation est d’autant plus paradoxale à l’heure de
l’accroissement des besoins de formation et d’accompagnement liés au
développement du service civique et à l’accueil des volontaires. Le service
civique enregistre en effet une nouvelle progression spectaculaire (+ 35
%), afin d’assurer la montée en puissance du service civique, dont les
ambitions chiffrées ont été revues à la hausse : 25 000 volontaires
accueillis en 2012 au lieu des 20 000 prévus initialement. Cette volonté
de développer le nombre de volontaires en service civique ne doit
toutefois pas occulter les incertitudes qui demeurent sur l’aspect
qualitatif des expériences proposées aux jeunes engagés dans le
dispositif (formation civique et citoyenne, tutorat, nature des
missions, etc.).
En définitive, le budget proposé demeure largement insuffisant au regard
des besoins exprimés par les acteurs engagés dans nos associations
(bénévoles, volontaires, salariés) et par les populations qu’elles touchent.