Publié par : http://www.localtis.info
Le : lundi 30 mai 2011
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Le travail, c'est la santé – tout particulièrement pour les salariés des 
associations, des coopératives et des mutuelles. Une étude auprès de 
quelque 550.000 employés de l'économie sociale révèle en effet qu'ils 
n'ont été que 5,5% à être en arrêt maladie, une fois ou plus, au cours 
de l'année 2008. Ce taux est remarquablement bas : pour l'ensemble des 
actifs, il était d'environ 22% en 2007... Quant aux accidents du 
travail, on en décomptait à peine 7 pour 1.000 salariés de l'économie 
sociale en 2008 – contre 38, globalement, la même année.
Cette étude, qui porte sur des salariés assurés par la mutuelle Chorum, 
dans le cadre d'une prévoyance collective, relève toutefois quelques 
disparités à travers l'économie sociale. Ainsi les arrêts maladie 
sont-ils encore moins fréquents dans les entreprises de 250 salariés et 
plus : on n'en décompte que 19,6 pour 1.000 salariés, alors que la 
moyenne est de 80 pour 1.000. "Derrière la taille de la structure, c'est 
l'existence de collectifs de travail jouant le rôle d'espace de 
discussions et de mobilisation autour des problèmes du travail mais 
aussi de solidarités entre travailleurs qui est sans doute en jeu", 
notent les trois auteurs du Centre nantais de sociologie et de Cides, le 
pôle de recherches de Chorum. De même, les accidents du travail 
surviennent moins fréquemment dans ces grandes entreprises.
Les différents secteurs d'activité de l'économie sociale sont aussi 
inégalement touchés par ces absences. L'étude dénombre pas moins de 706 
arrêts maladie pour 1.000 salariés dans les missions locales, et 605 
dans le champ de la petite enfance. La fréquence est de 268 dans l'aide 
à domicile, et de 269,5 dans l'ensemble du secteur sanitaire. "Ces 
résultats confirment qu'il existe bien des liens entre travail et arrêts 
maladie, puisque les différences entre secteurs d'activité sont 
importantes", concluent Marie Cartier, Emmanuelle Paradis et Johanna 
Rousseau. "Il est en revanche plus délicat de démêler quelles dimensions 
précises du travail (conditions de travail, organisation du travail, 
propriétés des travailleurs) nourrissent ces liens."
Et peut-on au moins expliquer pourquoi l'ensemble de ces salariés sont 
moins souvent en congé maladie que dans le secteur lucratif ? A 
l'Usgeres, syndicat d'employeurs de l'économie sociale, le délégué 
général Sébastien Darrigrand avance une interprétation : "Quand on 
interroge ces salariés, ils peuvent certes se plaindre de leurs 
rémunérations, ou encore du manque de visibilité sur leurs évolutions 
professionnelles. Mais ils valorisent le fait de donner un sens à leur 
travail, en participant à un projet collectif." De quoi mieux résister, 
sans doute, aux rhumes passagers...
Olivier Bonnin