par La Rédaction du DL | le 04/10/09
Environ 8000 personnes ont participé hier dans les Hautes-Alpes à la consultation sur le statut de La Poste. 98,5 % d'entre elles ont dit « non » à la "privatisation".
« C'est un succès. Le gouvernement va devoir réfléchir et en tenir compte, car les gens ont montré qu'ils sont attachés au service public » se réjouissent les membres haut-alpins du collectif national contre la privatisation de La Poste. Ce rassemblement de syndicats, d'associations et de partis de gauche organisait cette "votation citoyenne" dans toute la France.
La consultation a eu lieu dans 34 communes des Hautes-Alpes et les 8000 votants représentent environ 12 % du corps électoral concerné, selon le calcul du collectif. « La participation est extrêmement forte dans un certain nombre de petites communes, comme La Faurie ou Abriès, où il y a une sensibilité particulière sur les services publics de proximité. » À Éourres, il y a même eu, à la faveur d'un marché, plus de votants que d'inscrits sur les listes électorales de la commune...
Les gens ont moins voté dans les villes. 726 personnes ont donné leur avis à Briançon ; 428 à Laragne ; 497 à Veynes ; 560 à Embrun. À Gap, 1822 personnes ont mis un bulletin dans l'urne, soit 7 % des électeurs. Lionel, 64 ans, a voté rue Carnot « contre la privatisation ». « Il n'y a qu'à voir pour tout ce qui a été privatisé, ce qui se passe, comme à France télécom. Je suis pour le service public, ras-le-bol de la politique de Sarkozy ! »
Claude et Philippe, 27 et 29 ans, ont une autre façon de voir l'établissement. « Depuis des années, il y a toujours des problèmes, des délais trop longs, très peu de relevés bancaires. Au guichet, ils ne sont pas très aimables, mais ça c'est autre chose. Ils ont besoin de se remettre en cause, à La Poste. » Alors la privatisation, « pourquoi pas ! ».
Le collectif est bien conscient que le score obtenu, digne d'une république bananière, n'est pas représentatif de l'ensemble de la population. Mais il souligne que les sondages montrent qu'une majorité voudrait un référendum national sur la question. C'est là le prochain objectif du collectif.
Le collectif : CGT, CFDT, FO com, FSU, CFTC, Solidaires, PS, PCF, PRG, NPA, Verts, Association pour une alternative citoyenne à gauche, Association des élus verts et écologistes, Indecosa CGT, Attac, Mouvement politique d'éducation populaire.