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[8mai 21-Savines] Tribulations de manifestant.es…

Enfin, une manif qui porte sur l’essentiel, l’eau ! Quoi de plus essentiel avec l’oxygène et quelques autres fruits de la terre pour être en vie. Aujourd’hui, je vais dire que l’eau est à personne ou plutôt à tout le monde, je me sens un indigène, de ceux qui ont écrit dans le Monde du 11 avril 2019 : « Nous appelons l’humanité à prendre des mesures pour protéger le caractère sacré de l’eau, de l’air, de la terre, du feu, du cycle de la vie et de tous les êtres humains, végétaux et animaliers. »

Enfin, une manif qui dit non à la privatisation des biens communs, qui dit non à ceux/celles qui pensent qu’ils/elles ont le droit de s’approprier l’eau, l’air, la vie (l’Adn/Arn). « Il est vital de transformer, notre approche de la nature en l’envisageant non comme une propriété, mais un sujet de droit, garante de la vie. »

Enfin, à dire vrai, ce n’est pas la première manif mais avec le confinement, on a oublié les épisodes précédents. Il est bon de rouler en ce 8 mai vers le pont de Savines rejoindre les antres manifestant.es. Et, en effet, la circulation se fait pas à pas, les copines et les copains toutes et tous, ou quasi, vêtu.es de gilets jaunes distribuent des tracts aux automobilistes qui pour la plupart approuvent la manifestation. Tout cela dans un air printanier, même les gendarmes ont un air estival, ils sont calmes et souriants. Tout se passe agréablement. 

11H30, il est temps de rejoindre les autres manifestant.es au pied du barrage de Serre-Ponçon  pour un pique nique convivial et les prises de paroles avant de monter à pieds,par la route, et vers le haut de barrage. Histoire de prendre de la hauteur, de dire bien haut : « Non à la privatisation du barrage, non au vol des biens communs par des picsous.

Nous dépassons Chorges direction du muséoscope pour redescendre vers le lieu du pique-nique. Las, un peu avant le Col Lebraut, une longue file de voitures est à l’arrêt. La gendarmerie opère un contrôle des véhicules, un contrôle des personnes, elle rafle les objets « contondants » ou susceptibles de le devenir, des hampes de drapeau, des boites à outils, etc.. Bref, la confiance règne. Mais à qui la préfecture pense-t-elle que les manifestant.es peuvent s’en prendre ? Autour du barrage, c’est un désert humain. Il n’y a pas de contre-manifestant.es. Les personnes vont d’abord à un pique-nique, pas à l’assaut des vitrines des Champs-Élysées ! Mais le pouvoir a peur, il a peur de tout, comme s’il était très fragilisé par la pandémie. Et en cela il a raison, il est un colosse aux pieds d’argile !

Que fait-on ? On patiente ou on cherche une autre route ? On fait demi-tour, on repasse par Chorges, on prend la vallée de l’Avance et on roule vers Espinasse et le bas du barrage. Bien sûr, au rond point on laisse la route filer vers Barcelonnette et on s’engage au bord du plan d’eau de Rousset vers le lieu du pique-nique. Mais, c’est à nouveau la queue, à nouveau les gendarmes, à nouveau les contrôles. Décidément c’est une manifestation prise très au sérieux. Nous faisons demi-tour et décidons de faire comme d’autres, de finir à pieds. Il fait faim. Pique nique au bord du plan d’eau mais sans les autres manifestant.es ! Dommage on les verra en arrivant.

Mais deux kilomètres à pieds dans la chaleur, ça use, ça use... les vieux ! Ouf, une voiture sympa. nous récupère et nous voilà, après ces pérégrinations à bon port !

Mais c’est une vrai kermesse, fanfare, pique-niqueurs et pique-niqueuses répandu.es à l’ombre des bois, musique, petits groupes en discussion partout, des gilets jaunes, un drapeau à  tête de mort, sûrement un pirate, un autre aux couleurs LGBT, et des banderoles contre la privatisation des biens communs, etc.. La fête bat son plein. C’est une orgie de bon air, de slogans politiques, entre les militant.es des Hautes-Alpes et d’Aubagne, d’Aubenas, de Digne, etc..  Bref, la fine fleur des lutteuses et des lutteurs contre la financiarisation est là, dans la bonne humeur et la fraternité. Retrouvailles, annonce des prochaines actions, la lutte continue, le néocapitalisme ne passera pas !

Crevé.es mais sourires aux lèvres, avec plein de bonnes résolutions les 400 à 500 personnes finirent leur pérégrinations avec une certitude dans le cœur : la lutte continue.

Alexandre Théon

    9 mai 2021 

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