Après 15 jours de grève de la faim, les personnels de l’hôpital du Rouvray, près de Rouen, ont gagné. Leurs revendications, pour l’essentiel le refus des réformes imposées par l’Agence Régionale de la Santé, ont été entérinées. Faut-il que le personnel mette sa vie en danger pour que des conditions « normales » de travail soient reconnues ?
Au Chicas, le 31 mai lors de la journée de lutte contre la suppression de 13 postes, la plainte des soignant.es s’entendait dans toute les prises de paroles et surtout lors de la visite des services effectuée par les grévistes. Une phrase résume leur sentiment : « à quoi sert un hôpital neuf sans personnel ? » Le dévouement du personnel est tel que les patient.es ne mesurent pas la dureté des conditions de travail. Mais qui soignera les soignant.es ? Car le nombre des arrêts maladies des infirmier.es est en augmentation. Leur travail rend ses soignant.es malade. Ce paradoxe est un scandale, s’il faut comme à Rouvray des grèves de la faim pour avoir gain de cause, cela signifie que l’hôpital est malade, que les politiques suivies depuis de nombreuses années risquent d’assainir les finances des hôpitaux au prix de leur mort clinique! Autrefois, les malades étaient des patient.es, ils/elles sont ensuite devenu.es des client.es, avec l’accentuation de ces logiques purement financières, ils/elles deviennent peu à peu des « consommateurs de médicaments » pour le plus grand bonheur de l’industrie pharmaceutique. Dans ces conditions, il y a fort à parier que la courbe de l’espérance de vie va en France diminuer comme celle des États-Unis. Il faut résolument changer de politique hospitalière. L’hôpital n’est pas seulement un coût, il est un gain radical pour la santé de tous. Il devrait l’être pour la santé des soignant.es !
Pour une Alternative Citoyenne à Gauche (PACG) - Ensemble !05