Dans les Hautes Alpes comme partout en France, la réforme de l’ONF engagée depuis 2002, s’est traduite par une transformation du métier de forestier et une réduction drastique des effectifs. L’office est un établissement public national à caractère industriel et commercial (Epic), sous tutelle des ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie. Il est chargé de gérer les forêts publiques - domaniales (Etat) et communales -, soit 4,6 millions d’hectares et 27% de la surface boisée en France métropolitaine. En 1986, il employait 15 000 personnes ; en 2002, 12 000 ; aujourd’hui, 9 500. Et les effectifs n’ont pas fini de fondre : 700 postes seront supprimés dans les cinq ans à venir, à cause du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux.
90 postes à supprimer en 5 ans sur les 11 départements de PACA et Languedoc-Roussillon pour passer de 794 à 704 équivalents temps plein. Dans les Hautes Alpes 15 postes sont menacés avec un risque de regroupement des départements du 04 et du 05.
La charge de travail s’alourdit, le vocabulaire mute : depuis 2002, le garde forestier est devenu un «agent patrimonial». Comme à France Télécom, au Pôle Emploi ou ailleurs, le personnel souffre et on note une augmentation des suicides.
Les missions de l’ONF revêtent des dimensions primordiales : économique et sociale, écologique, environnementale et de loisirs. Les forêts répondent à des besoins essentiels pour la population que les pouvoirs publics doivent prendre en charge.
Dans les Hautes Alpes à terme, ces missions ne seront plus assurées : tout le travail de reboisement et d'entretien des forêts réalisé depuis le début du 20ème siècle est sacrifié pour un seul objectif : FAIRE du CHIFFRE. Et pour cela abattre le plus de bois possible sans tenir compte des critères qui devraient être respectés. On ne travaille plus sur la qualité mais sur la quantité.
C'est le patrimoine forestier du département qui est ainsi bradé sur l'autel de la rentabilité.
Il faut revenir à une gestion raisonnée et à un vrai service public de la forêt.
Le contrat ETAT/ONF pour la période 2007/2011 a confié à l’office des objectifs :
- gestion durable des forêts domaniales,
- fonctions économiques et sociales de la forêt domaniale,
- contribution aux besoins d’approvisionnement régulier de la filière bois,
- développement des usages énergétiques du bois,
- aménagement du territoire…
Tous les 5 ans, l'Etat révise les contrats d'objectifs avec ses établissements publics. Son contrat avec l'ONF s'achève en 2011.
Il serait envisagé la mise en concurrence les prestations de gestion que l'ONF assure pour le compte de l'Etat (gestion qui lui a été confiée par la loi). La mission de l'ONF serait alors réduite au contrôle des opérateurs privés réalisant la gestion des forêts publiques.
Pour le Front de Gauche 05, il est impératif de :
- mettre en place une gestion du personnel rénovée et appropriée s’appuyant sur le dialogue la transparence et la concertation,
- mettre en œuvre une production de bois adaptée et de qualité conduisant à une gestion forestière durable,
- préserver la biodiversité,
- prévoir un budget en phase avec les enjeux, les missions d’intérêt général : les récoltes ne doivent pas être des variables d’ajustement de l’équilibre financier. L’objectif de ces missions doit être réaffirmé : multifonctionnalité, intérêt général, pérennité du patrimoine.
Pour ce faire l’Etat doit redonner à l’ONF les capacités financières et les moyens humains nécessaires à l’accomplissement de ces missions de service public.
Novembre 2011