Nous avons décidé de participer au Front de Gauche pour le transformer et les trois organisations initiales en ont été d’accord. Ce processus de transformation n’en est encore qu’à ses débuts.
La participation de nouvelles composantes – la FASE, Convergences & Alternative, République & Socialisme et désormais le Parti communiste des ouvriers de France (PCOF) – marque une étape : sept au lieu de trois, avec une diversité d’expériences et de pratiques. De premières initiatives, donnant à voir la diversité du rassemblement, ont commencé à voir le jour. Continuer dans ce sens constitue un enjeu majeur, quels que soient les obstacles réels qui existent ici et là.
La diffusion du programme « L’humain d’abord » commence à nourrir des débats. Pour nous, il est un point de départ de discussion, pas « un programme de législature ». Il faut développer maintenant – et nous faisons tout pour y contribuer - un immense travail d’appropriation citoyenne. L'enjeu est de mettre en évidence les urgences. Approfondissons les options à mettre en oeuvre et mobiliser. L'appropriation collective des principaux moyens de production et d’investissement, la socialisation et l’utilisation différentes des richesses de notre société, l’égalité des droits et la reconnaissance réelle du droit pour les salariés à contrôler leurs entreprises, une véritable démocratie active et l’innovation en matière d’institutions vers une 6e république : voilà les axes de rupture que nous privilégions. Le changement des rapports sociaux et le respect de l’environnement par des alternatives énergétiques et de production passe par une telle réorientation, par de vrais changements de la société. Débattons-en ! Confrontons les points de vue ! Pas de campagne électoraliste !
Les instances de coordination et d’animation de la campagne des présidentielles et des législatives sont en cours de mise en place, de même que des groupes thématiques pour stimuler les discussions. La FASE entend y prendre une part active. Il s'agit bien de construire une maîtrise collective et transparente de la campagne.
Concernant les candidatures aux législatives, la FASE, comme d’autres composantes, n’est pas satisfaite des conditions dans lesquels les discussions sont amorcées. L’annonce de l’accord réalisé par les trois composantes fondatrices du Front de gauche a donné le sentiment de clore le débat, bien loin d’une démarche impliquant les citoyens qui souhaitent y participer.
Si les forces fondatrices du Front de gauche ont d’abord souhaité vérifier leur accord mais veulent une ouverture et une transformation, il est plus que temps que s’engage une véritable discussion élargie. C'est pourquoi la FASE a transmis aux autres composantes du Front de gauche une première liste de 24 candidatures proposées par ses collectifs locaux. La discussion doit avoir le temps de se dérouler partout !
L’essentiel reste à faire pour que le Front de gauche offre un cadre beaucoup plus ouvert aux citoyens. De premières expériences d’Assemblées citoyennes voient le jour avec, ici et là, un premier élargissement au-delà des cercles militants. Elles permettent d’entrevoir la richesse et les potentialités d’une telle démarche, à condition que les cadres proposés soient suffisamment ouverts et animés avec le souci d’une authentique collégialité.
Pour la FASE, ces Assemblées citoyennes n’ont pas vocation à être seulement des espaces de soutien aux candidats aux législatives déjà désignés par les composantes fondatrices du Front de gauche. Elles doivent être des lieux d’élaboration d’un projet alternatif, des espaces d’éducation populaire et d’appropriation citoyenne des grands choix de société, des lieux de convergence des luttes avec la construction d’une alternative sociale et écologique. Finalement, elles devraient dépasser le seul cadre des prochains scrutins électoraux. Avant et après…
La FASE continuera, bien sûr, à porter sa propre parole dans toutes les initiatives1. La campagne doit d’ailleurs permettre l’expression des différentes composantes du Front de gauche - en y consacrant des moyens financiers - en même temps qu’elle doit favoriser, comme cela est prévu pour la participation à la journée d’action interprofessionnelle du 11 octobre, l’expression du Front de gauche en tant que tel.
Paris, le 7 octobre 2011