Un appel urgent et poignant des 10.000 travailleurs de la centrale nucléaire
de Zaporizhia occupée par les troupes russes
Notre partenaire Atomprofspilka (syndicat des travailleurs de l'énergie
atomique en Ukraine) demande des actions urgentes pour éviter une catastrophe.
Voici l'appel lancé par les travailleurs le 18 août.
Adresse du personnel de la centrale nucléaire de Zaporizhia à la communauté
mondiale
Le sentiment d'anxiété profonde pour l'avenir, la peur pour la vie des
familles, des proches et des personnes proches de nous, pour le sort de
nos enfants - nous saisit de plus en plus, les travailleurs de la centrale
nucléaire de Zaporizhia.
Au cours des 5 derniers mois, de nombreuses normes, principes et
réglementations juridiques visant à garantir la sécurité dans le domaine
de la manipulation d'atomes pacifiques ont été violés. Et au cours des deux
dernières semaines, la centrale nucléaire est devenue, en fait, la cible
d'attaques militaires continues.
Les frappes d'artillerie deviennent de plus en plus puissantes et dangereuses
à chaque fois, et la menace de destruction d'installations critiques
de sécurité nucléaire est de plus en plus réelle. Mais une centrale nucléaire,
ce n'est pas seulement des réacteurs, des générateurs de vapeur, des turbines
et divers équipements électriques.
La centrale nucléaire, c'est des gens, une énorme équipe de plus de 10 000
employés. Et ce ne sont pas seulement des spécialistes hautement qualifiés
avec des compétences et une expérience uniques. Ce sont des vies humaines,
dont chacune est inestimable. Sur leur lieu de travail, nos employés sont
gravement blessés et meurent. Il y a de nombreuses victimes humaines parmi
les habitants innocents et pacifiques de notre Energodar. Leur souvenir
éclatant nous incite à déclarer haut et fort ce qui suit.
Arrêtez-vous et réfléchissez! Ce qui se passe est horrible et dépasse
le bon sens et la moralité pour quiconque pense ne serait-ce qu'une longueur
d'avance ! Pensez à l'avenir de notre Terre, à l'avenir de nos et de vos
enfants
! Notre planète est si petite et il est absurde de supposer qu'il sera
possible
de se cacher quelque part des conséquences d'une catastrophe nucléaire
à grande
échelle. Nous croyons qu'il n'y a pas de situations de crise dans la vie dont
il n'y a pas d'issue. La mort est la seule issue ! Nous sommes convaincus que
l'intelligence collective et la bonne volonté peuvent faire taire les armes
et empêcher l'irréparable ! Après tout, les conséquences peuvent s'avérer
être d'un ordre de grandeur plus terrible que les résultats des tragédies
de Tchernobyl et de Fukushima.
Dans la pratique mondiale de l'industrie nucléaire, il n'existe pas de plans
d'urgence destinés à protéger les installations nucléaires dans une situation
où elles deviennent un territoire d'hostilités. Nos parents ont construit la
centrale nucléaire de Zaporizhya. Nous l'exploitons en toute sécurité depuis
près de 40 ans sans un seul accident. Ce n'est pas seulement notre travail.
C'est notre vie. Et il est dédié à un seul bel objectif - nous produisons
de la lumière et de la chaleur écologiquement propres pour les gens, créons
du confort dans chaque maison, dans chaque famille, pour chaque personne -
indépendamment de la race, de la nationalité, de la religion, des opinions
politiques et de la citoyenneté. Nous savons comment gérer professionnellement
une réaction nucléaire. Mais nous sommes impuissants devant l'irresponsabilité
et la folie humaines.
Et tout ce que nous voulons, c'est vivre et travailler, élever et éduquer
nos enfants dans une ville paisible, dans un pays paisible, sur une planète
paisible. Cependant, nos connaissances et nos capacités ne sont pas illimité.
Et nous appelons toute l'humanité civilisée - aidez-nous à défendre ce droit
aujourd'hui ! Demain sera peut-être trop tard !
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QUE POUVONS-NOUS FAIRE?
° exiger le retrait des troupes russes de la centrale de Zaporizhia,
la délimilitarisation totale de celle-ci sous la surveillance d'institutions
internationales comme l'AIEA (agence internationale de l'énergie atomique)
de manière aux travailleurs de la centrale de travailler dans des conditions
normales et avec du matériel adéquat (actuellement les occupants russes
refusent de fournir des pièces de rechange ou des équipements de travail
indispensables)
° intervenir dans les organisations syndicales belges pour développer la
solidarité inter-syndicale avec les travailleurs de l'atome en Ukraine
comme avec l'ensemble du mouvement syndical ukrainien. Il est temps de sortir
de la torpeur et de l'indifférence comme d'un pacifisme absolu qui met sur
le même pied l'agresseur et l'agressé. Ce pacifisme absolu est étranger
à la tradition internationaliste du mouvement syndical.
° vis-à-vis de l'Etat ukrainien, exiger le respect des droits sociaux et
syndicaux des travailleurs mis en danger par la législation anti-ouvrière
adoptée par la Rada (parlement).
Si vous désirez vous joindre aux actions du Comité Ukraine ou simplement
vous tenir informés, écrivez à reso-ensu@gmail.com
Une réunion de travail ouverte à toutes les personnes qui désirent contribuer
à nos actions sera organisée le vendredi 2 septembre à 17h à Bruxelles
(adresse à confirmer).
Plus d'information sur la page Facebook du syndicat des travailleurs
de l'atome: https://www.facebook.com/Atomprofspilka
Site web du syndicat: http://atomprofspilka.info
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Adresse du personnel de la centrale nucléaire de Zaporizhia
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LE 19 JUIN, FAIRE GAGNER LA GAUCHE ET L'ECOLOGIE
Ce premier tour des élections législatives confirme un paysage politique divisé en trois blocs. Les résultats d’hier soir sont un succès pour la NUPES, qui arrive en tête (ce que tente de masquer la présentation des résultats par Darmanin) sur la base d’un programme en rupture avec le néo-libéralisme, clairement à gauche et écologiste. Elle sera présente au deuxième tour dans 386 circonscriptions. Cette élection est un désaveu de la politique macroniste, comme en témoigne l’élimination de Blanquer.
Le rassemblement des gauches et des écologistes, impulsé par le très bon score de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles, a permis cette réussite. Il a aussi permis que la campagne soit centrée sur la question sociale et non sur les thèmes racistes de l’extrême droite ; celle-ci demeure pourtant à un niveau élevé. Par ailleurs, les candidat.es présenté.es par ENSEMBLE ! sont tous/tes au second tour, avec de bonnes chances de succès.
Reste que plus de la moitié des électeurs/trices se sont abstenu.es. Il convient donc de les mobiliser pour la retraite à 60 ans, la rénovation thermique des logements, le SMIC à 1500 euros, l’allocation autonomie jeunesse, le blocage des prix… La remobilisation des jeunes, des Quartiers Populaires est la clef pour transformer l’essai de ce 1er tour. C'est ce que porte le programme de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale et ses 650 mesures.
Le 19 juin, il est possible de battre Macron et de donner la victoire aux candidat.es de la NUPES afin de mettre en place une majorité de gauche et écologiste qui gouverne en lien avec les aspirations populaires montrant ainsi qu'un autre monde est possible !
ENSEMBLE !, Mouvement pour une Alternative de Gauche Ecologiste et Solidaire, appelle à la mobilisation pour gagner en votant massivement pour les candidat.es de la NUPES.
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La lettre d'Ensemble 8 juin 2022
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CERISES la coopérative dernière livraison
À l'avant-scène ces derniers temps, Covid et Ukraine. Comment ne voir que le visible? Comment peser sur la marche du monde qui peut, de nouveau, connaître la guerre? Comment ne pas être que spectateur alors qu'on le sait bien : l'opinion publique ça compte ("People lives matter"). C'est l'objet de l'édito de Pierre Zarka. En Ukraine, par exemple, qui décide de l'issue de la guerre? La Russie? L'Ukraine?... Les États-Unis? Patrick Le Tréhondat pose la question. Au Chili, alors qu'un nouvel espoir naissait après l'élection de Gabriel Boric qui disait : "Nous ne pouvons pas nous attendre à des résultats différents en faisant toujours la même chose"... pourquoi voit-on de nouveau la répression s'abattre sur les Mapuches?
Depuis quelques temps, des mots que l'on maniait avec précaution, auxquels on n'osait pas toucher (en tous cas, dans les médias) ont pris ou repris leur place sur scène, sur le pavé, dans les débats : "anti-capitalisme", "communisme". Et ces mots-là sortent de la bouche de la jeunesse. Que ce soit pour la défense du climat, des droits de l'homme, pour la prise en main de la société. Alors "Place aux jeunes!", écrit Cerises en y consacrant son dossier de cette fin de printemps.
Un signe : à Pierrefitte, en Seine-Saint-Denis, des lycéens prennent d'assaut les grilles et le bâtiment des Archives nationales, lieu de mémoire inspirante pour une maîtrise partagée des affaires du monde. Camille Taillefer nous relate cette expérience.
Le forum ouvert sur le site de Cerises la coopérative (sous une forme provisoire) se nourrit des réflexions autour des prochaines législatives. Catherine Destom-Bottin en donne une lecture abrégée : "NUPES, espoir, portée, limites"
Du côté des délicieux, Josiane Zarka a lu pour nous un polar dans lequel Macron aurait décidé de ne pas se représenter en 2022. Christian Mahieux, lui, nous rapelle que c'est une femme, Flora Tristan qui, avant tout le monde, a écrit : "L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes".
Bonne lecture du PDF. Bonne lecture du site.
L'équipe de rédaction de Cerises la coopérative
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NON au tripatouillages et au plagiat